Un verdict écrit à l’avance ? : Affaire Sonko-Mame Mbaye Niang - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 23/06/2025 07:06:00

Un verdict écrit à l’avance ? : Affaire Sonko-Mame Mbaye Niang

Le 1er juillet prochain, la Cour suprême sénégalaise se penchera sur le rabat d’arrêt introduit par les avocats du Premier ministre Ousmane Sonko dans l’affaire de diffamation l’opposant à Mame Mbaye Niang. Officiellement, il s’agit d’un épisode judiciaire de plus dans un contentieux qui traîne depuis des mois. Officieusement, le verdict est connu d’avance. Cette affaire, qui a déjà contribué à l’invalidation de la candidature de Sonko à la présidentielle de mars 2025, n’est rien d’autre qu’un jeu de rôles politico-judiciaire, au dénouement écrit d’avance.

Tout commence par des accusations publiques d’Ousmane Sonko en 2023, affirmant détenir un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) compromettant pour Mame Mbaye Niang, alors coordinateur du programme Prodac. Au lieu de faire la lumière sur la véracité de ces révélations, la justice sénégalaise s’est empressée de juger… le lanceur d’alerte. Résultat : une peine de six mois avec sursis et une amende colossale de 200 millions de francs CFA. Depuis, le climat politique s’est radicalement transformé, avec un changement de pouvoir qui n’a toujours pas permis de réparer cette injustice manifeste.

Il est pour le moins troublant que la justice sénégalaise ait préféré se pencher sur la forme plutôt que sur le fond. Le fameux rapport de l’IGF, pièce centrale des déclarations de Sonko, n’a jamais été publié, encore moins démenti par les autorités compétentes. Au lieu de cela, l’État a utilisé cette affaire comme une arme de disqualification politique. L’invalidation de la candidature de Sonko s’est appuyée sur ce verdict, pourtant entaché d’une suspicion d’instrumentalisation judiciaire. Or, aujourd’hui, alors qu’il est Premier ministre et que le contexte politique a évolué, il est évident que cette affaire doit être reconsidérée sous un nouveau prisme.

Un verdict politique : La rapidité et la sévérité de la sentence contre Sonko contrastent avec l’impunité flagrante de certains dignitaires du régime précédent, souvent impliqués dans des affaires bien plus graves.

Une justice sélective : Là où d’autres responsables mis en cause dans la gestion de fonds publics sont protégés, Sonko a été poursuivi avec zèle. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?

Un préjudice démocratique : En invalidant sa candidature sur cette base fragile, la justice a biaisé le jeu démocratique. Le peuple sénégalais s’est vu privé d’un choix légitime.

Un contexte qui change : Depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, une nouvelle ère de transparence et de justice équitable est espérée. Il est donc temps de laver l’affront.

Des cas similaires ont été observés ailleurs : en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo fut poursuivi sur la base d’un dossier largement contesté avant d’être blanchi par la Cour pénale internationale. En France, plusieurs politiques ont porté des accusations graves sans être traînés devant les tribunaux, la liberté d’expression étant protégée, surtout quand elle concerne des fonds publics.

Cette affaire de diffamation entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang n’est qu’un écran de fumée judiciaire. Le fond de l’affaire la mauvaise gestion du Prodac reste intact et inexpliqué. Aujourd’hui, nous sommes en droit d’attendre que la Cour suprême redonne du sens à la justice, qu’elle annule une condamnation qui, dès le départ, sentait la manœuvre politique. Le Sénégal mérite mieux que cette comédie judiciaire. Laver Sonko de tout soupçon, ce n’est pas lui faire une faveur, c’est simplement rendre justice.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Babacar Niang.
Mis en ligne : 23/06/202
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Rassoul
ne nous fatiguez pas SONKO a diffamé il n'as qua assumé
Le 2025-06-23 10:11:18

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ne nous fatiguez pas SONKO a diffamé il n'as qua assumé
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