Tenues sexy et provocation : Le cas troublant de Ndakhté Lô - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - People | Par Eva | Publié le 26/06/2025 12:06:00

Tenues sexy et provocation : Le cas troublant de Ndakhté Lô

Invitée ce 25 juin sur le plateau d’iGFM-TV pour présenter son projet « Live Performance », la chanteuse Ndakhté Lô a balayé d’un revers de main les reproches visant ses tenues « sexy », assurant : « Je ne suis pas vulgaire, je m’habille en conséquence ». Cette posture n’a rien d’innocent. Elle instrumentalise la liberté d’expression pour faire du buzz, au détriment des repères culturels sénégalais et de la jeunesse qui l’admire.

Depuis plusieurs mois, Ndakhté Lô enchaîne les déclarations provocatrices sur les réseaux sociaux, réaffirmant que sa garde-robe relève « de la liberté » et non de la vulgarité. Ses clips affichent des combinaisons transparentes, des bustiers échancrés et des chorégraphies hypersexualisées. Dans un Sénégal majoritairement musulman où la pudeur vestimentaire reste la norme, ces images choquent : lorsque des stylistes telles qu’Adama Paris ont tenté un même pari il y a dix ans, elles ont récolté la même volée de bois vert.

Ndakhté Lô prétend célébrer l’« empowerment » féminin. En réalité, elle capitalise sur la transgression pour gagner des vues et remplir des salles, stratégie désormais classique dans l’industrie : Madonna hier, Cardi B au Nigéria ou au Ghana aujourd’hui, toutes ont franchi la ligne rouge locale pour s’attirer un éclairage médiatique décuplé. Or copier ce modèle occidental sans filtre ignore la spécificité sénégalaise, fondée sur le respect (sutura), un respect que beaucoup estiment bafoué chaque fois qu’une influenceuse s’affiche en body sur l’avenue Ponty.

Atteinte aux valeurs communes : La mode n’est pas neutre, elle façonne l’identité culturelle. Populariser des tenues perçues comme indécentes revient à éroder des repères partagés, déjà fragilisés par l’hyper-connexion.

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Influence négative sur les mineures : Ses clips circulent sans filtrage sur TikTok, où les collégiennes reproduisent les pas et les looks avant même de saisir la portée de ces symboles.

Confusion entre liberté et licence : La liberté d’expression n’est pas absolue ; elle s’accompagne de devoirs inscrits dans la Constitution et rappelés par les ONG de défense des droits humains : même PEN International souligne que l’exercice d’un droit suppose de ne pas empiéter sur celui d’autrui à vivre dans un environnement culturel respecté.

Occultation de la musique : L’emballage visuel cannibalise le fond artistique dans ses interviews, la tenue suscite plus de questions que la qualité du « Live Performance » vanté par les critiques. C’est la marque d’une fuite en avant commerciale, non d’une démarche créative authentique.

Au Mali, la rappeuse Ami Yeresigui a dû s’excuser publiquement après un clip jugé indécent ; au Kenya, l’autorité de régulation (KFCB) n’hésite plus à bannir des vidéos trop explicites. Là-bas comme ici, la société rappelle qu’« expression » ne saurait signifier « provocation permanente ». Ndakhté Lô jouerait-elle le même jeu à Riyad ou à Jakarta ? Certainement pas ; elle adapterait son registre. Pourquoi donc mépriser les sensibilités de son propre public ?

Sous couvert d’art, Ndakhté Lô impose une esthétique racoleuse qui banalise l’hypersexualisation et brouille le message musical. Défendre la liberté d’expression ne signifie pas applaudir l’irrespect. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel doit exiger un étiquetage clair des contenus, les salles de spectacle doivent conditionner leurs locations à des chartes éthiques, et les parents à exercer une vigilance redoublée. La scène culturelle sénégalaise mérite mieux qu’un marketing de la provocation : elle mérite des artistes qui élèvent le débat au lieu de le réduire à un défilé de transparence.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 26/06/202
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Liguere
liguen di deff sen keurr yi mo geuna bonne fouff
Le 2025-06-26 12:15:01

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