Les récentes protestations des étudiants en Master 1 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ont une fois de plus mis en lumière un phénomène préoccupant : la priorité accordée aux allocations financières plutôt qu’à la qualité de l’enseignement. Ces manifestations, qui ont dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre, soulèvent une question fondamentale : où est passée la soif de savoir et la quête d’excellence académique ?
Dénonçons cette obsession pour l’argent qui semble avoir remplacé l’aspiration à l’apprentissage et au développement intellectuel.
Les étudiants de l’UCAD ne sont pas les seuls à se mobiliser pour des questions financières. Dans de nombreux pays, les protestations étudiantes sont souvent motivées par des revendications matérielles plutôt que par des préoccupations académiques. Par exemple, en France, les manifestations contre les mesures austéritaires ont également mis en évidence les difficultés financières des étudiants. Cependant, ces mouvements soulèvent une question : pourquoi les étudiants ne se mobilisent-ils pas pour améliorer la qualité de l’enseignement ou pour obtenir de meilleures infrastructures éducatives ?
Les récentes protestations étudiantes à l’UCAD ont commencé pacifiquement avant de dégénérer en violences. Les étudiants, déterminés à faire entendre leurs voix contre le non-paiement de leurs allocations d’études, ont parcouru les amphithéâtres pour déloger leurs camarades et ont lancé des projectiles en direction des policiers. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes, entraînant des échauffourées qui ont duré près de deux heures. Bien que des blessures légères aient été signalées, aucun étudiant n’a été interpellé.
Ce qui est particulièrement troublant, c’est que les étudiants semblent plus préoccupés par leurs allocations financières que par la qualité de l’enseignement. Pape Daouda Sarr, membre du cercle des étudiants en Master 1, a déclaré que les étudiants mettraient fin à leur mouvement seulement si leurs revendications financières étaient satisfaites. Cette déclaration en dit long sur les priorités des étudiants d’aujourd’hui.
Il est indéniable que les difficultés financières peuvent constituer un obstacle majeur à la poursuite des études. Cependant, il est tout aussi important de reconnaître que l’éducation ne se résume pas à une transaction financière. Les étudiants doivent comprendre que leur rôle fondamental est d’acquérir des connaissances et des compétences qui leur permettront de contribuer de manière significative à la société.
Dans d’autres pays, les étudiants se mobilisent pour des causes académiques et sociales plus nobles. Par exemple, aux États-Unis, les mouvements étudiants des années 1960 ont joué un rôle crucial dans la lutte pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam. Ces mouvements étaient motivés par un désir de justice sociale et de changement politique, plutôt que par des revendications matérielles.
En comparaison, les protestations actuelles à l’UCAD semblent manquer de cette dimension idéologique. Les étudiants semblent plus intéressés par leurs allocations financières que par l’amélioration de la qualité de l’enseignement ou la promotion de valeurs éducatives plus nobles. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’éducation est un pilier fondamental du développement d’un pays.
Il faut recentrer le débat sur ce qui compte vraiment : la qualité de l’enseignement et l’acquisition de connaissances. Les étudiants doivent comprendre que leur rôle fondamental est d’apprendre et de se développer intellectuellement, plutôt que de se concentrer uniquement sur des questions financières. Les autorités éducatives, quant à elles, doivent s’engager à améliorer la qualité de l’enseignement et à fournir des infrastructures éducatives adéquates.
Nous appelons les étudiants à reprendre le flambeau de la quête du savoir et à se mobiliser pour des causes académiques et sociales plus nobles. Il faut mettre fin à cette obsession pour l’argent et de redonner à l’éducation la place qui lui revient. Seule une jeunesse éduquée et engagée pourra bâtir un avenir meilleur pour notre pays.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Safiatou Diallo
Mis en ligne : 27/06/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.