L’ONG Horizon sans Frontières (HSF) a récemment tiré la sonnette d’alarme sur un phénomène alarmant : 15 Sénégalais ont été tués à l’étranger, dans des circonstances troublantes entre janvier et juin de cette année. Ces drames, survenus sur plusieurs continents, soulèvent des questions sur l’inaction des autorités face à la montée des violences et de l’insécurité touchant les sénégalais à l’étranger.
Selon l’OCDE, environ 400 000 Sénégalais vivent à l’étranger, motivés par la recherche de meilleures opportunités économiques ou par la nostalgie de leur pays d’origine. Cependant, cette diaspora est confrontée à des défis majeurs, notamment en matière de sécurité et de protection juridique. Les décès récents, survenus dans des circonstances variées allant des meurtres aux défaillances médicales, mettent en lumière les dangers auxquels sont exposés les sénégalais à l’étranger.
Le rapport de l’ONG HSF révèle une réalité glaçante : les sénégalais à l’étranger sont souvent laissés à leur sort, sans protection adéquate de la part des autorités locales ou de leur propre gouvernement. Parmi les victimes, on compte Ibou Socé, poignardé à Casablanca, Saliou Diallo, abattu aux États-Unis, et Ngagne Mbaye, tué par la police à São Paulo. Ces cas ne sont pas isolés ; ils illustrent une tendance inquiétante de violence et d’impunité.
Les défaillances systémiques sont multiples et profondes. Tout d’abord, le manque de ressources pour les services consulaires limite la capacité du Sénégal à protéger ses ressortissants à l’étranger. Ensuite, l’absence de politiques de protection des migrants expose ces derniers à des risques accrus de violence et de discrimination. Enfin, les lacunes dans les systèmes juridiques internationaux rendent difficile la poursuite des responsables de ces crimes.
Par exemple, le décès de Ngagne Mbaye à São Paulo a suscité une réaction tardive et insuffisante du ministère des Affaires étrangères du Sénégal. La ministre a exprimé sa tristesse et présenté ses condoléances, mais aucune mesure concrète n’a été annoncée pour prévenir de futurs incidents. Cette inertie est inacceptable et montre un mépris flagrant pour la vie des sénégalais à l’étranger.
La situation des sénégalais à l’étranger peut être comparée à celle d’autres diasporas africaines, qui font également face à des défis similaires. Par exemple, les migrants africains en Europe sont souvent victimes de discriminations et de violences policières. Cependant, certains pays ont mis en place des mécanismes de protection plus efficaces pour leurs ressortissants à l’étranger. Le Sénégal pourrait s’inspirer de ces exemples pour améliorer la sécurité de sa diaspora.
La tragédie des sénégalais à l’étranger est un cri d’alarme qui ne peut plus être ignoré. Les autorités sénégalaises et les gouvernements des pays hôtes doivent prendre des mesures urgentes pour protéger ces citoyens vulnérables. Il faut mettre fin à l’inaction et à l’indifférence, et de garantir la sécurité et la dignité des Sénégalais où qu’ils se trouvent.
Nous exigeons que le gouvernement sénégalais renforce les services consulaires et mette en place des politiques de protection des migrants. Nous demandons également aux pays hôtes de mener des enquêtes transparentes sur les décès des sénégalais et de poursuivre les responsables. La vie des sénégalais à l’étranger doit être une priorité absolue. Il faut agir, avant que d’autres vies ne soient perdues.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mariama Sylla.
Mis en ligne : 27/06/2025
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