Le Journal de Kinshasa consacre sa une à ce qu’il décrit prudemment comme « une percée vers la stabilité ». L’accord signé pour mettre un terme à plus de trois décennies de violence dans l’Est de la République démocratique du Congo est présenté comme « une avancée décisive » réaffirmant la souveraineté du pays.
Le site Actualité.cd tempère néanmoins l’enthousiasme : « Du discours à l’action, le vrai test se jouera sur le terrain. » La rédaction souligne plusieurs écueils : les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ne sont pas signataires et devront être neutralisées ; le M23 conserve encore des positions stratégiques, tandis qu’un accord parallèle négocié à Doha n’a pas abouti. Pour Actualité.cd, la réussite dépendra d’une application rigoureuse et rapide sur le terrain.
De son côté, Objectif-infos.cd met en lumière le volet économique : « Donald Trump assure que les États‑Unis obtiendront une large part des droits miniers congolais. »
Washington aux commandes
En France, la presse adopte le même ton prudent. Le Point parle d’un « accord de la dernière chance », tandis que Le Monde évoque « un accord de paix arraché sous pression américaine ». Le quotidien rappelle que les conflits de l’est congolais ont déjà vu naître – puis échouer – plusieurs traités, appelant donc à ne « pas crier victoire trop tôt ».
Néanmoins, Le Monde reconnaît le rôle déterminant de la diplomatie américaine : « L’activisme de Washington, là où l’Union africaine et les organisations régionales piétinaient, a permis ce premier résultat. »
Gaza : un bilan humain contesté
La presse internationale braque aussi ses projecteurs sur Gaza. Dans ses colonnes, le quotidien israélien Haaretz estime que le bilan officiel d’environ 55 000 morts fourni par le ministère palestinien de la Santé pourrait être largement sous‑évalué. Citant le travail de chercheurs, dont l’économiste Michael Spagat (Royal Holloway, University of London) et le politologue palestinien Khalil Shikaki, le journal avance un chiffre potentiel de 100 000 victimes.
Ces études soulignent la surmortalité liée à la faim, au froid et aux maladies, conséquences directes de l’effondrement du système de santé. Elles indiquent également que 56 % des personnes tuées seraient des femmes ou des mineurs, soit une proportion bien supérieure à celle constatée dans d’autres conflits récents en Syrie, en Irak ou au Soudan.
Si le professeur Spagat se garde de qualifier la situation de « génocide », il juge que, dans le scénario le plus « favorable », les événements pourraient s’apparenter à un « nettoyage ethnique ».
Une prudence indispensable
Entre espoirs de paix à l’est de la RDC et inquiétudes grandissantes à Gaza, la communauté internationale oscille entre optimisme mesuré et alarmisme humanitaire. Dans les deux cas, la mise en œuvre concrète des accords et l’évaluation rigoureuse des faits sur le terrain demeurent les seuls baromètres fiables d’un avenir plus stable.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 28/06/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.