Au Tchad, la justice piétine le droit de la presse : Affaire Olivier Monodji - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 06/07/2025 03:07:26

Au Tchad, la justice piétine le droit de la presse : Affaire Olivier Monodji

Le 2 juillet 2025, la justice tchadienne a requis deux ans de prison ferme dans le cadre de l’affaire Olivier Monodji, visant le directeur du journal Le Pays et correspondant de RFI, ainsi que six autres personnes accusées d’« intelligence avec des agents d’une puissance étrangère ». Cette accusation repose sur des échanges avec des ressortissants russes liés au groupe Wagner. Mais au-delà du vernis sécuritaire, l’affaire Olivier Monodji met en lumière une dérive grave : l’instrumentalisation de la justice pour réprimer la liberté de la presse au Tchad.

Contrairement à ce que suggère l’accusation, Olivier Monodji n’a agi ni comme agent étranger, ni comme conspirateur. Les faits reprochés relèvent d’activités journalistiques classiques : collecte d’informations, publications, mise en relation. Les documents échangés étaient publics. L’affaire Olivier Monodji aurait donc dû être traitée selon les dispositions du droit de la presse, et non dans le cadre pénal.

Les avocats l’ont rappelé à l’audience : le code de la communication prévoit des sanctions adaptées en cas de manquement « amendes, suspension » mais en aucun cas des peines d’emprisonnement. La Haute Autorité de la Communication et des Médias (HAMA) aurait dû être saisie. En contournant cette instance, l’affaire Olivier Monodji devient une alarme sur l’effritement de l’État de droit.

Les conditions de détention d’Olivier Monodji et de ses confrères en disent long : quatre journalistes sont emprisonnés depuis quatre mois sans jugement, sans même bénéficier d’une liberté provisoire. Olivier Monodji, affaibli, a vu sa demande rejetée. Une justice qui refuse la présomption d’innocence ne cherche pas la vérité : elle punit par avance. L’affaire Olivier Monodji, au lieu d’incarner la rigueur judiciaire, illustre la précipitation politique.

Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement africain instrumentalise une prétendue menace étrangère pour faire taire la presse. Des cas similaires ont été observés au Niger ou au Cameroun. À chaque fois, le prétexte est le même : sécurité d’État. Mais derrière ce mot-valise, l’affaire Olivier Monodji révèle une réalité plus préoccupante : la presse indépendante est perçue comme une menace pour le pouvoir, non comme un acteur essentiel à la démocratie.

L’affaire Olivier Monodji est un test pour l’avenir du journalisme au Tchad. En criminalisant une activité professionnelle protégée par les textes nationaux et internationaux, ce procès envoie un message glaçant : informer, c’est s’exposer à la prison. impérieux », C’est une nécessité que les citoyens, les organisations de défense des droits humains, les partenaires internationaux et la société civile tchadienne exigent l’abandon des charges.

Ce n’est pas seulement la liberté de quelques journalistes qui est en jeu. L’affaire Olivier Monodji incarne un choix de société : celle de la peur, ou celle de la liberté.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lucien Ntap.
Mis en ligne : 06/07/2025

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Jerome
force a toi patron
Le 2025-07-06 18:50:22

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