Le 4 juillet 2025, l’antenne de Saly de la Division Nationale de Lutte contre le Trafic de Migrants (DNLT) a arrêté une femme étrangère pour association de malfaiteurs et traite des personnes. Cette arrestation, liée à une plainte pour exploitation sexuelle à Joal, révèle cruellement la gravité de la traite des femmes au Sénégal, un fléau persistant qui demeure largement sous-estimé malgré les efforts affichés.
La traite des femmes au Sénégal s’inscrit dans un contexte migratoire régional marqué par une vulnérabilité extrême. De nombreuses jeunes femmes, souvent originaires de pays voisins comme le Nigeria, sont captives d’un système organisé d’exploitation sexuelle. Ce réseau, qui génère des millions de francs CFA, profite de la précarité et de l’espoir déçu de ces victimes, piégées dans un engrenage dont elles peinent à sortir. L’affaire de Joal illustre parfaitement cette réalité sombre.
Ce phénomène de traite des femmes au Sénégal est alimenté par des facteurs socio-économiques profonds : chômage, pauvreté, absence d’éducation et pression familiale. Ces conditions dramatiques incitent ces femmes à chercher un avenir meilleur, mais les exposent à la menace constante des réseaux criminels. Le cas de Joal est symptomatique de l’échec des politiques migratoires et sociales à protéger les populations les plus fragiles.
La traite des femmes ne se limite pas à notre pays. Dans d’autres régions d’Afrique, comme la Libye ou le Niger, cette exploitation est devenue une industrie florissante dans un contexte de défaillance des autorités. Les victimes subissent violences et abus, tandis que la justice peine à agir, souvent par manque de moyens ou de volonté politique.
Face à cette réalité, le Sénégal doit intensifier sa lutte contre la traite des femmes. Cela passe par un renforcement des lois, une meilleure coordination des forces de sécurité, la création de structures d’accueil pour les victimes et surtout une politique de prévention efficace. L’éducation, la sensibilisation dans les communautés vulnérables et la coopération internationale doivent être des piliers incontournables de cette bataille.
L’arrestation récente à Saly est un signe positif, mais elle ne doit pas masquer l’ampleur du défi. Le gouvernement et ses partenaires doivent prendre conscience de la gravité de la traite des femmes au Sénégal. Ce n’est pas un fait divers, c’est un crime contre la dignité humaine qui nécessite des réponses fortes et continues.
La traite des femmes au Sénégal est la face cachée d’un système migratoire défaillant et d’une protection sociale insuffisante. Lutter efficacement contre cette exploitation doit devenir une priorité nationale. L’inaction et le silence ne sont plus acceptables. La société civile, les autorités et la communauté internationale doivent unir leurs efforts pour mettre fin à ce cycle d’exploitation et redonner dignité et espoir aux victimes.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Zora Diouf.
Mis en ligne : 10/07/2025
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