Le Parti Socialiste se déchire : Fin d’une époque glorieuse ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 10/07/2025 08:07:00

Le Parti Socialiste se déchire : Fin d’une époque glorieuse ?

Le Parti Socialiste sénégalais, longtemps considéré comme un pilier de la vie politique nationale, traverse une zone de turbulences qui pourrait bien compromettre sa survie. Selon un article récent, une fronde interne dirigée par le mouvement « Initiative pour la refondation du Parti socialiste » conteste la légitimité de la direction actuelle, incarnée par Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale intérimaire depuis 2019.

Cette contestation a pris un tournant judiciaire : les dissidents envisagent de saisir la justice pour exiger la démission de la direction. Ces divisions internes, aussi légitimes que puissent être certaines revendications, affaiblissent profondément le Parti Socialiste et mettent en péril sa capacité à fonctionner démocratiquement.

Depuis la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, figure emblématique du Parti Socialiste sénégalais, le parti n’a jamais réellement retrouvé sa boussole. L’intérim de Mme Aminata Mbengue Ndiaye, censé être transitoire, s’éternise. Face à ce vide de leadership, certains militants appellent à une refondation en profondeur. Néanmoins, la manière dont cette crise est menée laisse perplexe : menaces à peine voilées, désignation de membres « illégitimes », volonté d’empêcher la tenue de réunions statutaires… autant de signes d’une crise qui dépasse le simple débat démocratique pour basculer dans un climat délétère de confrontation.

Les conséquences de cette guerre fratricide sont multiples. Sur le plan interne, le Parti Socialiste sénégalais ressemble aujourd’hui à un champ de ruines. L’énergie qui devrait être consacrée à la reconstruction idéologique, au rassemblement des forces et à la formation d’une nouvelle génération de leaders est dilapidée dans des querelles de personnes. Pire encore, cette situation délégitime le parti aux yeux de ses militants et sympathisants, qui peinent à comprendre comment une telle cacophonie peut cohabiter avec les idéaux socialistes de solidarité et de justice.

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Sur le plan politique, cette division interne fragilise gravement la position du PS dans le paysage national. En s’enfonçant dans des querelles intestines, le parti donne l’image d’un groupe dépassé, incapable de se réinventer. Cette situation n’est pas sans rappeler celle de plusieurs autres partis historiques africains, tels que l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) au Burkina Faso ou encore l’Union pour la République (UNIR) au Togo, où les conflits internes ont fini par précipiter l’effondrement du parti ou sa marginalisation.

L’initiative de saisir la justice pour régler une crise politique interne témoigne d’un manque de mécanismes démocratiques au sein du PS. Si des militants doivent se tourner vers les tribunaux pour se faire entendre, c’est que le débat est confisqué, que les instances statutaires ne jouent plus leur rôle, et que le parti a perdu toute capacité d’autorégulation. Cela en dit long sur la faillite de ses structures internes.

Au lieu de se regrouper autour d’un projet politique rénové, les militants se déchirent sur des questions de légitimité. Or, dans un contexte national où les défis économiques, sociaux et sécuritaires appellent des partis forts, unis et visionnaires, le PS donne aujourd’hui l’image d’un bateau à la dérive. Cette désunion ne peut qu’accroître la défiance des citoyens envers les formations politiques et aggraver la crise de représentativité dont souffre déjà la démocratie sénégalaise.

Les dirigeants actuels et les frondeurs doivent mettre de côté leurs égos et revenir à l’essentiel : le service de l’intérêt général et la revitalisation d’un projet socialiste crédible. Le Parti Socialiste ne peut pas espérer renaître dans le vacarme des procès, des menaces et des exclusions. Il doit se réconcilier avec lui-même ou accepter de disparaître.

À défaut, il rejoindra la longue liste des partis historiques disparus, victimes non pas de l’adversité extérieure, mais de leur propre incapacité à s’unir.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Serigne Modou.
Mis en ligne : 10/07/2025

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Sophie
parti bi mo wara tass si bopam ak makk késsé la
Le 2025-07-10 17:17:33
Alune
amatougn buzz ndeyssane lo guiss si adouna dafay diekh
Le 2025-07-10 17:05:07

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