Je m’appelle Pape, j’ai 41 ans, je suis commerçant à Colobane, marié et père de deux enfants. Mais chaque jour, je vis avec un poids sur le cœur. Ce que je vais raconter ici, je ne l’ai jamais dit à personne. Même pas à mon marabout. C’est l’histoire d’un amour… forcé. Un amour que j’ai fabriqué moi-même, avec l’aide des génies.
En 2016, j’étais fou amoureux de Rokhaya, une jeune femme qui vivait dans mon quartier. Elle était belle, réservée, éduquée, pieuse. Elle avait tout pour plaire. Moi, je n’avais ni diplôme, ni statut social, ni les mots justes pour lui parler. Elle m’ignorait, poliment. Je lui ai fait des avances, elle a refusé. Elle m’a dit qu’elle voyait quelqu’un d’autre.
Je me suis senti humilié. C’est là que j’ai commis l’irréparable.
Un ami m’a conseillé un marabout du Fouta, très réputé. Je suis allé le voir, désespéré. Il m’a promis qu’elle m’aimerait et qu’on se marierait, si je faisais les sacrifices nécessaires. Poulets noirs, encens, bains mystiques, talismans… J’ai tout fait. Et quelques semaines plus tard, à ma grande surprise, Rokhaya est revenue vers moi. Elle m’a dit qu’elle avait rompu avec son copain, qu’elle ne comprenait pas pourquoi mais qu’elle pensait à moi nuit et jour.
On s’est mariés rapidement. J’étais aux anges. Mais au fond de moi, je savais que quelque chose clochait. Ce n’était pas naturel. Elle avait parfois des absences, des cauchemars, des migraines sans fin. Elle priait beaucoup, je voyais qu’elle se débattait intérieurement.
Pendant des années, j’ai gardé mon secret. Mais aujourd’hui, je n’en peux plus. Parce que je vois dans ses yeux qu’elle souffre. Et moi, je me sens comme un voleur d’âme. Elle ne sait rien, mais parfois elle me regarde comme si elle pressentait quelque chose.
J’ai essayé de retourner chez le marabout pour « tout annuler ». Mais il est mort. Un autre m’a dit que ce genre de choses ne s’efface pas si facilement. Il m’a même demandé si j’étais prêt à tout perdre, y compris elle.
Je ne sais plus quoi faire. Je l’aime vraiment maintenant, sincèrement. Mais je ne peux plus me regarder dans un miroir. J’ai volé son libre arbitre, sa liberté d’aimer. Et même si notre maison est remplie de rires d’enfants, moi je n’entends que le silence de sa vérité oubliée.
Excuser moi pour la longue et les fautes, aider moi s’il vous plaît.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 11/07/2025
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