Dans un monde où l’on associe souvent réussite scolaire et jeunesse, le parcours de l’acteur sénégalais Père Ndiouga Thiam vient rappeler, avec force et dignité, que les rêves n’ont pas de date de péremption. Connu pour son rôle marquant dans la série télévisée Baabel, il vient de décrocher son Bac à plus de 50 ans, après plusieurs tentatives en tant que candidat libre.
Une réussite saluée à l’unanimité sur les réseaux sociaux et qui mérite bien plus qu’une simple admiration de circonstance.
Le parcours scolaire de Père Ndiouga Thiam n’a rien d’un long fleuve tranquille. Comme beaucoup, il a été contraint d’interrompre ses études trop tôt, happé par les réalités de la vie. Mais au lieu de tourner définitivement la page, il a choisi, des décennies plus tard, de rouvrir son cahier d’écolier avec détermination. Son engagement envers l’éducation et sa propre évolution personnelle constitue un message fort à une société souvent encline à enfermer les individus dans des carcans d’âge ou de statut.
Au-delà de la performance académique, la réussite de Père Ndiouga Thiam porte une valeur profondément symbolique. Elle incarne l’idée selon laquelle la volonté et la foi en soi peuvent briser les murs de l’impossible. En dédiant son diplôme à ses enfants et à tous ceux qui ont perdu confiance en leur potentiel, il devient un ambassadeur involontaire mais puissant d’une éducation inclusive et accessible à tous âges.
L’histoire de Ndiouga Thiam n’est pas isolée. Partout dans le monde, des figures de résilience comme Kimani Ng’ang’a Maruge, Kényan ayant entamé l’école primaire à 84 ans, ou encore l’Américaine Nola Ochs, diplômée universitaire à 95 ans, démontrent que le savoir ne se range pas dans des cases temporelles. Ces exemples devraient inspirer nos politiques éducatives à valoriser les apprenants adultes et à renforcer les programmes de formation continue.
Dans une société où les jeunes peinent parfois à percevoir le sens de l’école, le geste de Ndiouga Thiam agit comme un électrochoc positif. Il rappelle que le diplôme n’est pas qu’une formalité mais un aboutissement, un outil de transformation personnelle. Mieux encore, il redonne du souffle à ceux qui, pour des raisons sociales, économiques ou personnelles, ont été écartés du système scolaire.
La persévérance de Père Ndiouga Thiam doit aujourd’hui servir d’inspiration collective. Il prouve qu’aucun rêve n’est ridicule, qu’aucun âge n’est trop avancé pour apprendre, et que l’effort reste, en toute circonstance, une voie vers la dignité.
Aux gouvernants, il est temps de soutenir davantage l’éducation non formelle et les candidats libres. Aux établissements, d’ouvrir leurs portes à tous les âges. Aux citoyens, de ne jamais se résigner face à leurs ambitions. Car comme nous le montre Ndiouga Thiam, tant que l’on respire, il est toujours temps de s’instruire.
À ceux qui doutent encore : prenez exemple. Reprenez vos cahiers. Reprenez vos rêves.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Soda Sall.
Mis en ligne : 13/07/2025
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