Une priorité mal placée : La ville numérique de Diomaye Faye - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Maimouna | Publié le 15/07/2025 12:07:00

Une priorité mal placée : La ville numérique de Diomaye Faye

Le Président Bassirou Diomaye Faye a récemment annoncé, lors d’un mini-sommet à la Maison Blanche, un ambitieux projet : transformer 40 hectares avec vue sur l’Atlantique à Dakar en une ville numérique, destinée à accueillir des géants technologiques américains.

Une promesse alléchante qui, sur le papier, vend du rêve et du progrès. Pourtant, derrière cette annonce grandiloquente, c’est toute la réalité souvent négligée du Sénégal qui vient brutalement nous rappeler que le chantier s’annonce plus qu’ardu, voire illusoire.

Dakar et le Sénégal tout entier font face à des infrastructures publiques défaillantes. Entre coupures d’électricité fréquentes, connexion internet instable et lente, routes chaotiques et transports publics défaillants, le pays peine à assurer les bases les plus élémentaires nécessaires au bon fonctionnement d’un projet technologique d’une telle envergure. Comment imaginer qu’un site dédié à l’innovation numérique puisse prospérer dans un environnement où même l’accès à l’électricité n’est pas garanti 24h/24 ? Où l’internet se coupe régulièrement et ne permet pas une connexion fiable ? C’est tout simplement une incohérence.

Développer une « ville numérique » n’est pas juste une question de terrain avec une vue imprenable sur l’océan. C’est un écosystème qui demande un cadre robuste : infrastructures fiables, éducation technique de haut niveau, sécurité, politiques publiques stables et attractives, mais aussi une base technique solide. Or, ces piliers sont, à ce jour, insuffisants ou absents au Sénégal. Ce manque de préparation technique et organisationnelle fait peser un énorme risque sur les investisseurs étrangers, particulièrement ceux qui cherchent un climat sûr et stable pour leurs investissements.

Le Président Diomaye Faye semble ignorer ces réalités ou choisir de les occulter dans son discours optimiste. Ce type de projet nécessite bien plus que de beaux discours et un terrain bien situé. Il faut des actions concrètes, des investissements dans les infrastructures de base, une réforme profonde des services publics, une garantie de stabilité énergétique et numérique. Sans cela, ce « projet stratégique » risque fort de rester une coquille vide, un mirage qui fera fuir les investisseurs plutôt que de les attirer.

Le Rwanda, par exemple, a investi depuis des années dans l’infrastructure numérique, l’éducation et la stabilité économique avant de pouvoir se positionner comme un hub technologique en Afrique de l’Est. Ce n’est qu’après avoir réglé les bases qu’il a été crédible aux yeux des investisseurs étrangers. Le Sénégal, lui, semble encore loin du compte.

Ce projet de ville numérique présenté par le Président Diomaye Faye apparaît plus comme une opération de communication que comme une initiative sérieuse et viable à court ou moyen terme. Le Sénégal doit d’abord se concentrer sur ses fondamentaux : fiabiliser son électricité, garantir un accès internet stable, améliorer ses transports et réformer ses infrastructures avant de vendre du rêve aux investisseurs étrangers. Sinon, ces hectares avec vue sur l’Atlantique resteront une terre promise vide, un gâchis d’opportunités.

Il faut que nos dirigeants arrêtent de faire des annonces spectaculaires déconnectées de la réalité du terrain. Plutôt que de promettre des villes numériques sans les moyens, qu’ils se donnent les moyens de construire un socle solide pour le développement numérique et technologique. Sans cela, Dakar restera une belle carte postale, mais jamais une véritable ville technologique.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 15/07/2025

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2 commentaires
diarra
maname dal Silicon Valley à Dakar dal
Le 2025-07-15 16:39:53
Dame
Ioe amo loy lékk nganane ville numérique les priorités sont ailleurs
Le 2025-07-15 11:20:51

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diarra
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Dame
Ioe amo loy lékk nganane ville numérique les priorités sont ailleurs
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