L’injustice faite à Fauja Singh, plus vieux marathonien du monde - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Eva | Publié le 20/07/2025 06:07:40

L’injustice faite à Fauja Singh, plus vieux marathonien du monde

Fauja Singh, surnommé la « Tornade en turban », s’est éteint à l’âge de 114 ans, après avoir été percuté par une voiture dans sa région natale du Penjab, en Inde. Ce marathonien hors norme avait fasciné le monde entier par sa vitalité exceptionnelle, courant encore le marathon à plus de 100 ans. Pourtant, malgré ses exploits, jamais son nom ne fut inscrit officiellement dans le Guinness des Records. Pourquoi ? Parce qu’il ne possédait pas de certificat de naissance. À travers cette injustice, c’est l’absurdité froide des institutions administratives que nous choisissons de dénoncer.

Fauja Singh a commencé à courir des marathons à l’âge où la plupart des gens sont confrontés à une perte d’autonomie. Né, selon ses proches, en 1911, il a défié l’âge, la fatigue et les préjugés. Il a porté la flamme olympique, couru sur plusieurs continents, inspiré des millions de personnes… mais jamais il n’a été officiellement reconnu comme le plus vieux marathonien du monde. Cette absence de reconnaissance n’est pas liée à ses performances, mais à une formalité administrative : l’absence de papiers.

Comment comprendre que l’exploit humain le plus sincère, le plus pur, repousser les limites du corps à un âge si avancé, soit invalidé pour un détail bureaucratique ? Que vaut encore l’humanité face à des institutions qui ne voient que tampons et registres ? Fauja Singh est la parfaite illustration d’un système mondial où l’administration a tendance à primer sur la réalité vécue. Qu’importe les images, les témoignages, les vidéos de ses exploits : sans « preuve écrite », il ne peut figurer dans le livre des records.

D’abord, il faut souligner l’ironie : un homme qui a parcouru des centaines de kilomètres à pied n’a jamais pu franchir la ligne d’arrivée de la reconnaissance officielle. Ensuite, cette situation n’est pas isolée. Dans de nombreux pays du Sud, des millions de personnes naissent sans actes de naissance. Cela les prive d’un droit fondamental : l’existence légale. Fauja Singh, malgré sa célébrité, a subi ce sort. C’est le symbole d’un monde où l’on reconnaît les citoyens non pas pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils peuvent prouver par un papier.

Dans d’autres cas, la logique inverse prévaut. Certains athlètes dopés ou contestés bénéficient d’une reconnaissance sans discussion, car les papiers sont en ordre. À l’inverse, en Afrique, en Asie ou en Amérique Latine, de nombreux héros locaux restent invisibles sur la scène internationale faute de documentation. Le cas Fauja Singh rejoint celui des « oubliés de l’administration », ces enfants non déclarés, ces travailleurs sans contrat, ces aînés sans pension faute de papiers.

Fauja Singh est mort comme il a vécu : humble, loin des projecteurs, sans jamais réclamer de reconnaissance. Pourtant, le monde aurait dû lui en offrir, ne serait-ce qu’au nom de l’équité et du bon sens. Qu’un exploit aussi admirable soit effacé au nom d’un certificat absent, c’est une tragédie moderne. Il est grand temps que nos institutions cessent de traiter les individus comme des numéros, et qu’elles réapprennent à voir ce que le cœur, la volonté et le courage peuvent accomplir, avec ou sans document.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 20/07/2025

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