Le 19 juillet dernier, la Place de la République à Paris a été le théâtre d’un rassemblement religieux organisé les Mourides. Officiellement destiné à promouvoir la paix, la tolérance et le vivre-ensemble, cet événement, en recouvrant une place hautement symbolique de tapis de prière, a suscité une vive polémique. Loin de fédérer, il a divisé. Et pour cause : ce rassemblement n’était pas seulement déplacé. Il était inacceptable.
La Place de la République n’est pas un espace neutre ou interchangeable. C’est un lieu chargé d’histoire, incarnation des valeurs républicaines, de la laïcité, et de l’unité nationale. La transformer, même temporairement, en lieu de culte quel qu’il soit constitue une atteinte grave à ces principes.
Laïcité ne signifie pas effacement des convictions religieuses, mais séparation nette entre la sphère privée et l’espace public commun à tous. À cet égard, l’événement des Mourides ne peut être vu autrement que comme un abus manifeste de la tolérance française.
La réaction de plusieurs personnalités françaises sur les réseaux sociaux traduit un malaise profond. Henda Ayari, connue pour son combat contre l’islamisme, s’est indignée de l’absence d’intervention des forces de l’ordre. Elle qualifie la scène d’« hallucinante », parlant même de « soumission ». D’autres, comme Gilbert Collard ou Guillaume Bigot, y ont vu une inversion des priorités laïques, soulignant l’absurdité d’interdire des crèches dans les mairies tout en autorisant une « mosquée géante » sur une place publique.
Le Rassemblement des Mourides à Paris n’a rien d’anodin. Les nombreuses réactions qu’il a suscitées ne sont pas marginales : elles traduisent un sentiment croissant d’exaspération chez une partie des Français, qui voient dans cet événement une provocation à la fois culturelle et politique. Tenir un tel rassemblement sur la Place de la République, lieu hautement symbolique, plutôt que dans un espace approprié, revient à défier consciemment les repères fondamentaux de la République.
La France est un pays tolérant. Peut-être trop. Elle offre la liberté d’expression, de culte, d’association, autant de libertés dont ne jouissent pas de nombreuses populations ailleurs. Mais il est légitime de se demander : jusqu’où doit aller cette tolérance ? Quand commence l’abus ? Lorsqu’un groupe communautaire impose son expression religieuse au cœur même d’un espace public emblématique, il ne s’agit plus de célébration pacifique, mais d’une forme d’imposition. Cela alimente une fragmentation de la société française et contribue à attiser les tensions identitaires.
Dans d’autres contextes, la France a su maintenir fermement ses principes. Les manifestations religieuses dans les écoles, les administrations ou les institutions publiques sont strictement encadrées. Pourquoi cet événement a-t-il échappé à cette règle ? Dans aucun autre pays occidental, un tel rassemblement n’aurait été toléré sur une place nationale symbolique. À New York, Trafalgar Square ou Berlin, les autorités auraient sans doute réagi autrement.
Le Rassemblement des Mourides à Paris du 19 juillet n’est pas un simple incident isolé. Il s’inscrit dans une dynamique préoccupante où la tolérance, poussée à l’excès, devient une forme de faiblesse, et où les symboles républicains sont instrumentalisés au nom d’un vivre-ensemble souvent mal compris. La République française ne peut rester passive : elle doit redéfinir les limites de sa patience. La laïcité ne peut être à géométrie variable. Elle constitue l’un des piliers essentiels de notre cohésion nationale. Il est temps de la défendre avec fermeté.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Alfred Pascal.
Mis en ligne : 26/07/2025
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