L’Hépatite B gagne du terrain : Urgence sanitaire à Kaolack - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Santé | Par Eva | Publié le 27/07/2025 05:07:10

L’Hépatite B gagne du terrain : Urgence sanitaire à Kaolack

Le récent constat alarmant du Dr Bamba Cissé, chef du service Hépato-gastro-entérologie de l’hôpital régional de Kaolack, met en lumière une réalité inquiétante : l’hépatite B frappe durement la population locale dans l’indifférence générale. Selon lui, 69 % des consultations gastro-entérologiques concernent le virus de l’hépatite B, avec 7 % déjà au stade de complications sévères.

Ces chiffres exigent une réaction immédiate. Pourtant, le silence des autorités sanitaires et l’absence criante de campagnes de sensibilisation trahissent une négligence lourde de conséquences.

L’hépatite B est une maladie virale qui attaque le foie, se transmettant principalement par le sang et les relations sexuelles non protégées. Elle est d’autant plus dangereuse qu’elle évolue souvent en silence, sans symptômes visibles jusqu’à ce qu’elle atteigne un stade avancé, voire irréversible. Le dépistage et la vaccination sont pourtant des armes simples et efficaces pour la prévenir. Malheureusement, ce message n’est pas transmis à la population, qui reste largement ignorante des risques et des moyens de protection.

Dans un pays comme le Sénégal, où la santé publique est encore largement tributaire des efforts de communication, l’absence de campagnes éducatives sur l’hépatite B est un échec flagrant. Contrairement à des programmes soutenus sur le VIH ou la tuberculose, l’hépatite B reste dans l’ombre, reléguée au second plan. À Kaolack, une ville déjà confrontée à de multiples défis sanitaires, ce manque d’information devient un facteur aggravant. Le simple fait que 700 patients sur 1500 aient consulté pour une infection liée à l’hépatite l’an dernier devrait suffire à déclencher une mobilisation nationale.

À titre de comparaison, dans des pays comme le Rwanda ou l’Égypte, des campagnes nationales de vaccination et de dépistage ont permis de réduire considérablement la prévalence du virus. Ces pays ont compris qu’en matière de santé publique, la prévention coûte toujours moins cher que la prise en charge des complications. Au Sénégal, l’inertie administrative fait le lit de l’épidémie, et la population en paie le prix fort, souvent sans le savoir.

Le fait que de nombreux patients découvrent leur infection au stade de complications hépatiques graves est une tragédie évitable. Cela révèle à quel point la prévention est défaillante et la communication inexistante. En continuant d’ignorer l’ampleur du problème, nous laissons se creuser une crise sanitaire silencieuse qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le long terme.

Il faut que le ministère de la Santé, les collectivités locales, les leaders religieux et les médias s’unissent pour lancer une vaste campagne de dépistage, de vaccination et de sensibilisation sur l’hépatite B à Kaolack. Il faut informer, éduquer et protéger. Le silence ne sauve personne ; au contraire, il condamne. Laisser la population dans l’ignorance, c’est trahir une responsabilité fondamentale de l’État : celle de garantir le droit à la santé pour tous.

Le constat est clair : la situation à Kaolack est alarmante, mais elle n’est pas une fatalité. Le vrai danger, ce n’est pas tant le virus lui-même que l’inaction face à lui.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Amy Collé.
Mis en ligne : 21/07/2025

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