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Un nouvel accord bilatéral entre le Sénégal et la Mauritanie, annoncé récemment, établit une carte de séjour obligatoire pour les ressortissants mauritaniens souhaitant vivre au Sénégal au-delà de trois mois. Cette carte, d’un coût modique de 5 000 FCFA, valable un an, ne nécessite aucun justificatif de revenus à la première demande, mais impose des preuves d’activité pour le renouvellement. En retour, la Mauritanie adoptera une mesure équivalente pour les Sénégalais sur son sol. Ce dispositif marque la fin d’une longue période de tolérance administrative. Et nous ne pouvons qu’y voir un progrès salutaire.
Le Sénégal, comme beaucoup de pays africains, a longtemps adopté une approche souple en matière de migration régionale, notamment envers ses voisins. Mais face aux défis croissants liés à la sécurité, à la pression sur les ressources, et à la nécessité d’un meilleur pilotage administratif, cette approche trouve aujourd’hui ses limites. L’instauration d’un système de carte de séjour les les mauritaniens n’est pas un mur, mais une porte régulée : une manière d’honorer les relations fraternelles tout en garantissant l’ordre.
Loin d’être un geste de rejet, cette mesure établit un cadre clair, juste et réciproque. Elle reconnaît l’hospitalité du Sénégal tout en affirmant sa souveraineté. En régulant les flux migratoires, l’État se dote d’outils pour mieux sécuriser le territoire, suivre les mouvements de population et prévenir l’immigration clandestine, souvent liée à des trafics ou des réseaux criminels. C’est une politique de lucidité, pas de fermeture.
De plus, la modicité du coût, 5 000 FCFA, prouve qu’il ne s’agit pas d’un obstacle mais d’un encadrement. Le fait que la première demande n’exige aucun justificatif permet à chacun de régulariser sa situation dans la dignité. Quant à la nécessité de présenter une activité pour le renouvellement, elle s’inscrit dans une logique de responsabilisation et d’inclusion économique.
La carte de séjour est une pratique répandue dans le monde. Même au sein de l’Union Européenne, des accords bilatéraux entre pays frontaliers fixent les conditions de résidence. En Côte d’Ivoire, un pays à forte attractivité migratoire, des mesures similaires ont été mises en place pour encadrer la présence étrangère. Ces mécanismes ne visent pas à exclure, mais à organiser. Et le Sénégal a tout à gagner à suivre cette voie.
Face aux nouvelles menaces qui secouent la sous-région, terrorisme, trafic de drogue, contrebande, traite humaine, savoir qui est présent sur le territoire n’est pas un luxe, c’est une nécessité. L’identification claire de chaque résident étranger, grâce à une carte biométrique, permet une meilleure coopération entre les services de sécurité, la justice, et l’administration.
Ce nouvel accord marque une avancée dans la gouvernance migratoire sénégalaise. Il incarne une volonté de sécurité sans xénophobie, de souveraineté sans fermeture. Le Sénégal affirme son droit d’organiser, de prévoir, de sécuriser. Cette carte de séjour n’est pas une barrière : c’est une clé. Une clé pour mieux vivre ensemble, dans le respect des lois et des droits de chacun.
L’heure n’est plus à la tolérance passive, mais à la vigilance organisée. Soutenons cette mesure, exigeons son application rigoureuse, et allons plus loin : un Sénégal fort, c’est un Sénégal qui maîtrise qui entre, qui reste et pourquoi.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Oumy Kalsoum.
Mis en ligne : 06/08/2025
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