Touba en attente : Les promesses toujours sans suite - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Religion | Par Eva | Publié le 11/08/2025 09:08:15

Touba en attente : Les promesses toujours sans suite

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À l’approche du Grand Magal de Touba, le président Bassirou Diomaye Faye a effectué une visite de courtoisie au Khalife général des Mourides, un geste politique et religieux traditionnel au Sénégal. Cette démarche, largement relayée dans les médias, a été présentée comme un engagement fort de l’État envers la réussite de cet événement majeur. Pourtant, au-delà de la forme et des paroles bienveillantes, il est nécessaire d’adopter un regard critique.

Ces visites protocolaire, si elles restent déconnectées d’une action concrète et mesurable, ne sont qu’un symbole vide qui ne saurait masquer l’urgence des défis à relever.

Le Grand Magal, rassemblement annuel de millions de fidèles Mourides, représente non seulement un moment spirituel important, mais aussi un véritable test pour l’organisation publique. Chaque année, la ville de Touba voit affluer un immense flux humain, ce qui impose une gestion rigoureuse des infrastructures, de l’hygiène, de la sécurité et des services sociaux. Or, malgré les promesses récurrentes des autorités lors de telles visites, les habitants et les observateurs pointent souvent du doigt le manque de progrès tangibles en matière d’eau potable, d’assainissement, d’éducation et de développement urbain. Le contexte montre une certaine déconnexion entre le discours officiel et la réalité sur le terrain.

Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé en Conseil des ministres des instructions « fermes » pour préparer le Grand Magal et a sollicité les prières du Khalife pour la réussite de projets essentiels à Touba. Sur le papier, ces déclarations semblent encourageantes. Mais elles traduisent surtout une approche tournée vers la communication politique : on rassure par des mots, on multiplie les symboles sans pour autant apporter des preuves d’engagement durable. Ces « directives » restent des intentions, bien loin des résultats attendus. Les habitants de Touba connaissent trop bien ce cycle annuel de promesses suivies de retards, de travaux incomplets ou d’absences d’investissements pérennes.

Premièrement, la visite reste avant tout un acte symbolique qui ne garantit ni la mise en œuvre ni le suivi des projets. Trop souvent, les autorités sénégalaises se contentent de gestes rituels qui apaisent temporairement l’opinion mais n’améliorent pas la vie quotidienne des citoyens.

Deuxièmement, le vrai défi est la transformation des paroles en actions concrètes. Par exemple, la question de l’accès à l’eau potable et à un système d’assainissement efficace à Touba est un enjeu vital qui doit dépasser les simples engagements spirituels. Sans investissements tangibles et un suivi transparent, ces promesses risquent de rester lettre morte.

Troisièmement, la réussite du Grand Magal ne doit pas masquer la nécessité d’un développement durable et inclusif. Il faut rompre avec la politique des coups d’éclat ponctuels et adopter une vision à long terme, capable de répondre aux besoins réels de la population.

Dans d’autres pays où la gestion des grands rassemblements religieux est aussi un défi, comme en Inde avec le Kumbh Mela, l’État investit massivement en infrastructures modernes et crée des mécanismes rigoureux de suivi et d’évaluation. Ce qui fait la différence, c’est l’efficacité opérationnelle au-delà du cérémonial. Le Sénégal gagnerait à s’inspirer de ces exemples pour que ses engagements ne restent pas que des formules de politesse.

La visite du président Bassirou Diomaye Faye au Khalife général des Mourides s’inscrit dans une tradition politique sénégalaise respectueuse, mais elle ne saurait suffire face aux défis énormes auxquels fait face Touba. Il est impératif que l’État transforme ces gestes symboliques en projets concrets, suivis d’actions et d’évaluations transparentes. Sans cela, ces visites ne seront que des formalités creuses, déconnectées des besoins réels des populations. Le vrai test de l’engagement gouvernemental ne se mesure pas en paroles, mais en résultats tangibles et durables. Voilà la seule manière de respecter sincèrement la foi des citoyens et d’honorer l’importance spirituelle du Grand Magal.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 11/08/2025

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