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L’exclusion de Mikayil Faye par Habib Beye, entraîneur du Stade Rennais, pour un retard à l’entraînement avant le match d’ouverture de la Ligue 1 contre l’Olympique de Marseille a suscité de nombreuses interrogations. Si la discipline est un pilier du sport de haut niveau, cette sanction soulève des questions sur les motivations réelles de l’entraîneur.
En écartant un joueur pressenti pour être titulaire à un moment aussi crucial, Beye a-t-il cherché à affirmer son autorité au détriment de la cohésion d’équipe ? Une analyse des faits et du contexte laisse penser que cette décision relève davantage d’un coup de communication que d’une gestion sportive avisée.
Depuis son arrivée en janvier 2025, Habib Beye a rapidement imposé ses méthodes, insistant sur l’importance du projet collectif et sur la contribution quotidienne de chaque joueur à la performance de l’équipe. Pourtant, son choix d’écarter Faye, jeune défenseur de 21 ans, pour un retard à la veille d’un match aussi symbolique que celui contre l’OM interpelle. Le timing de cette sanction est particulièrement suspect : au début de la saison, face à un adversaire de taille, chaque joueur compte. Priver l’équipe d’un titulaire potentiel, surtout en l’absence de Lilian Brassier, paraît contre-productif.
L’exclusion de Faye, rendue publique, donne l’impression d’une démonstration de force. Beye, qui prône une discipline stricte, a transformé un simple retard en exemple, alors que dans le football moderne, de tels incidents ne sont pas rares et les sanctions sont rarement aussi radicales, surtout pour des jeunes joueurs. Les écarts de comportement sont souvent tolérés chez les stars confirmées, tandis que les jeunes paient le prix fort. Cette inégalité de traitement est d’autant plus frappante que Faye, ancien de la Masia, représentait un véritable atout pour ce match.
Cette décision risque également de fragiliser la dynamique de groupe. La cohésion d’équipe repose sur la confiance et le respect mutuel, et les sanctions publiques peuvent générer un climat de crainte et de méfiance, compromettant l’engagement et la solidarité des joueurs. En agissant ainsi, Beye envoie un message ambigu : la discipline prime, mais à quel prix ?
Plusieurs éléments rendent cette décision problématique. Tout d’abord, le timing : sanctionner un joueur à la veille d’un match important relève davantage de la démonstration d’autorité que de la gestion sportive. Ensuite, le double standard : les clubs tolèrent souvent les écarts des joueurs clés tout en sanctionnant sévèrement les jeunes, ce qui affaiblit la crédibilité du management. Enfin, le risque pour la cohésion : en humiliant publiquement Faye, l’entraîneur a créé un climat de méfiance où chaque joueur pourrait redouter d’être le prochain bouc émissaire.
En 2023, le Bayern Munich avait géré un retard similaire de Kingsley Coman en interne, sans exclusion publique. Beye, en revanche, a choisi de faire un exemple, transformant une erreur mineure en affaire médiatique
L’exclusion de Mikayil Faye apparaît comme une décision plus symbolique que stratégique. Habib Beye a peut-être voulu marquer son territoire, mais il a aussi affaibli son équipe et envoyé un mauvais signal à ses joueurs. La discipline est nécessaire, mais elle ne doit pas se faire au détriment de la cohésion et de la performance collective. Le football, comme tout sport d’équipe, puise sa force dans l’unité et non dans la peur.
Les entraîneurs doivent trouver un équilibre entre fermeté et bienveillance : sanctionner, oui, mais avec mesure et pédagogie. Le Stade Rennais, et Habib Beye en particulier, gagneraient à privilégier le dialogue et l’accompagnement plutôt que des décisions spectaculaires qui divisent. Le football a besoin de leaders, pas de dictateurs.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Angel Faye.
Mis en ligne : 25/08/2025
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