Des stades transformés en zones à risques : CHAN 2024 sous tension - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Eva | Publié le 29/08/2025 11:08:45

Des stades transformés en zones à risques : CHAN 2024 sous tension

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Le 13 août 2025, la Confédération africaine de football (CAF) a infligé au Kenya une amende de 50 000 dollars après plusieurs incidents survenus lors des rencontres du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) à Nairobi. Si cette sanction a été largement relayée dans les médias, elle soulève une question cruciale : les mesures actuelles sont-elles réellement capables de protéger les spectateurs et les joueurs, ou ne servent-elles qu’à donner l’illusion d’une réaction face à des problèmes graves de sécurité ?

Le CHAN 2024, coorganisé par le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, est présenté comme une répétition générale avant la prestigieuse Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue en 2027. Le tournoi a pourtant été entaché par des intrusions de spectateurs sans billets dans le stade Kasarani, des bousculades et des comportements dangereux dans les tribunes.

La CAF, confrontée à ces incidents, a sanctionné le Kenya à deux reprises : d’abord avec une amende de 17 500 dollars, puis avec une sanction supplémentaire de 50 000 dollars. Malgré cela, le pays reste en tête de son groupe grâce aux performances de son équipe nationale, les Harambee Stars, ce qui n’efface pas les inquiétudes concernant la sécurité des stades.

Ces amendes, bien que symboliquement notables, demeurent dérisoires face aux enjeux humains et logistiques. Les bousculades tragiques survenues en Afrique ces dernières années rappellent brutalement le risque encouru. En Guinée, une bousculade dans un stade avait provoqué la mort de 140 personnes, tandis qu’au Cameroun, huit spectateurs avaient perdu la vie dans des conditions similaires. Ces drames illustrent parfaitement le danger d’une approche réactive de la CAF, qui préfère infliger des sanctions financières après les incidents plutôt que de prévenir leur survenue par des mesures strictes et contrôlées.

Le problème est double. D’une part, les amendes restent symboliques pour un État, surtout lorsqu’il s’agit de protéger des vies humaines. D’autre part, la CAF se contente d’intervenir après les faits, sans imposer de normes de sécurité contraignantes ni vérifier leur application sur le terrain. Cette passivité peut être perçue comme une forme de complicité dans la négligence, car elle laisse la porte ouverte à de nouvelles tragédies. La sécurité des spectateurs devrait être une priorité absolue, surtout lorsqu’il s’agit d’événements internationaux qui attirent des foules importantes et qui servent de répétition pour des compétitions majeures.

Face à ces lacunes, il serait légitime de se demander si le Kenya devrait conserver l’organisation de la CAN 2027. Retirer la compétition du pays enverrait un signal fort sur la nécessité de protéger les spectateurs et de responsabiliser les États organisateurs. Cela permettrait également de prévenir des drames potentiels et d’inciter tous les pays africains à adopter des mesures proactives et rigoureuses en matière de sécurité dans les stades.

Les amendes actuelles infligées par la CAF sont insuffisantes pour garantir la sécurité. Des mesures strictes, des contrôles rigoureux et une surveillance constante sont indispensables pour éviter de nouvelles tragédies. La sécurité des spectateurs ne peut pas se réduire à des sanctions symboliques : il est temps pour la CAF et le Kenya de passer à l’action avant qu’il ne soit trop tard.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Thierno Madany.
Mis en ligne : 29/08/2025

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