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Récemment, une affaire a secoué le paysage sportif sénégalais : l’usage controversé de 355 millions de FCFA, initialement alloués à la préparation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Selon des informations rapportées par Libération, ces fonds ont été transférés à l’ancien ministre des Sports, Matar Ba, par l’intermédiaire de son ancien directeur de cabinet, Ibrahima Ndao. Ce dernier a affirmé avoir remis intégralement cette somme à Matar Ba, qualifiant ces fonds de « subvention pour la CAN ».
El Hadji Djiby Ndiaye, directeur des Finances à la LONASE, a quant à lui reçu 100 millions de FCFA, enregistrés comme un approvisionnement de caisse sans documentation appropriée. Tous deux ont été placés sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette enquête.
La Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE) est une institution publique chargée de la gestion des jeux de hasard et des paris sportifs au Sénégal. Les fonds qu’elle génère sont destinés à financer diverses initiatives, dont le développement du sport national. Cependant, cette affaire met en lumière une gestion opaque de ces ressources, avec des fonds alloués à des fins spécifiques qui semblent avoir été détournés ou mal utilisés.
L’absence de documentation et de justificatifs pour les transferts de fonds soulève de nombreuses questions sur la transparence et la responsabilité des acteurs impliqués. La déclaration d’Ibrahima Ndao, selon laquelle il n’a agi que comme intermédiaire, ne suffit pas à dissiper les doutes sur l’utilisation réelle de ces sommes. De plus, les critiques d’El Hadji Djiby Ndiaye concernant la méthode de l’expert judiciaire chargé de l’enquête ajoutent une couche de complexité à cette affaire déjà trouble.
Pendant que les jeunes footballeurs sénégalais s’entraînent dans des conditions précaires, 355 millions de FCFA s’évaporent dans les circuits obscurs de la LONASE. Ce montant aurait pu financer la construction de terrains d’entraînement, l’achat d’équipements sportifs ou encore la mise en place de programmes de formation pour les jeunes talents. Au lieu de cela, ces fonds semblent avoir été utilisés à des fins personnelles ou politiques, détournant ainsi leur vocation première.
Dans d’autres pays africains, les subventions sportives sont mieux traçables et soumises à des audits réguliers. Par exemple, le Maroc, qui a récemment accueilli la CAN, a mis en place des mécanismes de suivi rigoureux pour s’assurer que les fonds alloués au sport sont utilisés de manière efficace et transparente. Cette comparaison souligne l’ironie de la situation sénégalaise, où des fonds destinés à promouvoir le sport sont détournés, tandis que les infrastructures sportives locales restent insuffisantes.
Cette affaire n’est pas un cas isolé. Par le passé, d’autres scandales de détournement de fonds publics ont éclaté dans le secteur sportif sénégalais, mettant en évidence des failles dans la gestion des ressources allouées au développement du sport. Ces précédents devraient inciter à une réforme en profondeur de la gestion des fonds publics dans ce secteur.
Il est impératif que des mesures soient prises pour renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics alloués au sport. Les autorités compétentes doivent mener une enquête approfondie pour déterminer les responsabilités et, le cas échéant, sanctionner les coupables. De plus, des mécanismes de contrôle plus stricts doivent être mis en place pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir. Le sport sénégalais mérite mieux que des scandales financiers qui ternissent son image et freinent son développement.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Awa Sakho.
Mis en ligne : 30/08/2025
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