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Iliman Ndiaye est aujourd’hui au cœur d’un scénario trop familier pour les supporters d’Everton : celui d’un talent prometteur que le club refuse de laisser partir, au nom d’un « projet » dont la crédibilité s’effrite au fil des saisons. Arrivé de Marseille pour 15 millions de livres, l’attaquant sénégalais a brillé lors de sa première saison (11 buts en 37 matchs), attirant logiquement les convoitises. Pourtant, Everton, campé sur ses positions, rejette toutes les offres et promet de « sécuriser son avenir ».
Derrière cette communication rassurante se cache une réalité bien moins reluisante : celle d’un club qui, une fois de plus, risque de gâcher le potentiel d’un joueur en le retenant contre son gré. L’histoire se répète, et les leçons du passé semblent oubliées.
Everton n’est plus l’ombre de lui-même. Les années 1980, marquées par des titres et une identité forte, appartiennent à un lointain passé. Aujourd’hui, le club oscille entre la nostalgie et une médiocrité assumée, incapable de se projeter dans l’élite anglaise. Malgré des investissements ponctuels, comme l’arrivée de Ndiaye, les résultats peinent à suivre. Le club, racheté par le Friedkin Group en 2022, multiplie les promesses sans jamais concrétiser une vision claire. Dans ce contexte, la décision de bloquer le départ de Ndiaye, sous prétexte qu’il est « indispensable », sonne comme un aveu d’impuissance : plutôt que de construire un projet ambitieux, Everton préfère s’accrocher à ses rares pépites, quitte à les voir dépérir.
La situation de Ndiaye rappelle étrangement celle d’autres talents, comme Wayne Rooney ou Romelu Lukaku. Ces deux joueurs, autrefois piliers des Toffees, ont finalement quitté le club après des années de stagnation, leur potentiel bridé par l’incapacité d’Everton à les accompagner vers le sommet. Rooney, parti à Manchester United, est devenu une légende. Lukaku, vendu à Chelsea puis à l’Inter Milan, a connu des sommets que Goodison Park ne pouvait lui offrir. Aujourd’hui, Ndiaye, 24 ans et en pleine ascension, risque de subir le même sort : celui d’un joueur sacrifié sur l’autel de l’immobilisme.
Everton justifie son refus de vendre Ndiaye par la volonté de « sécuriser son avenir ». Mais de quel avenir parle-t-on ? Celui d’un club qui termine régulièrement en milieu de tableau, sans perspective européenne ni projet sportif cohérent ? Le salaire de Ndiaye (45 000 £ par semaine), inférieur à celui de joueurs moins influents comme Michael Keane (70 000 £), en dit long sur les priorités du club. Plutôt que de le réévaluer à sa juste valeur et de lui offrir un cadre à la hauteur de ses ambitions, Everton préfère le retenir, comme si sa présence suffisait à masquer les faiblesses structurelles de l’équipe.
Pire, cette décision envoie un message désastreux aux jeunes talents du club : à Everton, même les performances exceptionnelles ne garantissent ni reconnaissance ni opportunités. Quel joueur ambitieux voudra s’engager durablement dans un club qui, historiquement, retient ses stars jusqu’à ce qu’il soit trop tard ? L’effet domino est inévitable : en agissant ainsi, Everton risque de décourager les futures recrues et de s’enfermer dans un cercle vicieux de médiocrité.
Quand le Borussia Dortmund a su laisser partir Ousmane Dembélé ou Erling Haaland au bon moment, Everton, lui, s’entête. Résultat : des joueurs frustrés, des transferts ratés, et une image de club « passeur » de talents, incapable de les faire grandir. La Premier League regorge d’exemples de clubs qui ont su tirer profit de leurs pépites en les vendant au bon moment (ex. : Leicester avec N’Golo Kanté, Southampton avec Virgil van Dijk). Everton, lui, semble condamné à répéter les mêmes erreurs, comme s’il craignait plus la critique immédiate que l’échec à long terme.
Everton a déjà perdu des joueurs clés en les gardant trop longtemps. Rooney et Lukaku en sont les exemples les plus frappants. Leur départ a laissé des traces, mais aucune leçon n’a été tirée. Ndiaye, aujourd’hui, est le nouveau visage de cette politique short-termiste. Entre la nostalgie des années 80 et une réalité sportivement médiocre, Everton ne sait plus où il va. Le Friedkin Group, propriétaire depuis 2022, peine à imposer une direction claire. Dans ce flou, retenir Ndiaye ressemble à une décision désespérée, plus qu’à une stratégie réfléchie.
Si Ndiaye reste contre son gré, quel signal cela envoie aux autres joueurs du centre de formation ? Everton risque de se retrouver avec une équipe de talents mécontents, prêts à partir au premier mercato. En refusant des offres aujourd’hui, Everton prend le risque de voir la valeur de Ndiaye chuter demain. Une blessure, une baisse de forme, et le club se retrouvera avec un joueur amorti et des regrets.
Everton a une dernière chance de rompre avec ses démons : laisser Ndiaye partir, et utiliser les fonds pour reconstruire intelligemment. Mais à en juger par son histoire, le club préférera probablement s’accrocher à l’illusion du « projet », quitte à sacrifier l’avenir de ses joueurs. Ndiaye mérite mieux qu’un club qui le retient par peur de l’échec. Et Everton mérite mieux qu’une direction qui préfère la stagnation à l’audace.
L’histoire se répète, mais elle n’est pas une fatalité. Pour la première fois, peut-être, Everton devrait écouter les leçons du passé. Sinon, dans quelques années, on parlera de Ndiaye comme on parle aujourd’hui de Rooney ou Lukaku : un talent gâché par l’entêtement d’un club qui n’a jamais su grandir avec ses stars.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ama Mbaye.
Mis en ligne : 31/08/2025
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