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La défaite inaugurale de l’OM contre Rennes (0-1) le 15 août 2025 a révélé bien plus qu’un simple manque de réussite sportive : elle a exposé au grand jour les fractures profondes d’un vestiaire miné par les individualités et les egos surdimensionnés.
L’altercation violente entre Adrien Rabiot et Jonathan Rowe, qualifiée par le président Pablo Longoria d’ « événement d’une violence extrême » et d’ « inouï », n’est que le dernier épisode d’une série de conflits internes qui sapent la crédibilité du club marseillais. À travers cet incident, c’est toute une culture de l’affrontement, plutôt que de la cohésion, qui se dessine. L’OM, au lieu de construire sereinement son projet sportif, semble prisonnier de ses propres dérives.
L’Olympique de Marseille n’en est pas à sa première crise vestiaire. Dès la saison précédente, des différends publics entre Mason Greenwood et Pierre-Emile Hojbjerg avaient déjà révélé un groupe divisé, où les leaders peinent à imposer leur autorité et où les comportements individuels priment sur l’intérêt collectif. Pourtant, ces tensions n’ont pas servi de leçon : cette année encore, ce sont les poings et les insultes qui ont répondu à la frustration d’une défaite, plutôt qu’une remise en question collective.
Le club, pourtant ambitieux sur le papier, accumule les signes d’un malaise structurel : manque d’implication à l’entraînement, critiques internes, et maintenant, des altercations physiques entre coéquipiers.
La réaction de Jonathan Rowe, décrit comme « pas toujours irréprochable dans son comportement », illustre un problème de discipline et de respect hiérarchique qui dépasse le simple incident. Que des joueurs en viennent aux mains, au point que l’entraîneur et le staff doivent intervenir pour séparer les protagonistes, est le symptôme d’un vestiaire où les règles de base du vivre-ensemble ont volé en éclats.
Pire, la direction, au lieu d’imposer des sanctions exemplaires, se contente de mesures symboliques : Rabiot et Rowe ont été temporairement écartés, puis placés sur la liste des transferts, comme si le club cherchait avant tout à se débarrasser du problème plutôt qu’à le régler. Comment prétendre à des ambitions sportives quand les joueurs règlent leurs comptes dans les vestiaires plutôt que sur le terrain ?
La question est d’autant plus légitime que ces conflits ne sont pas sans conséquence. Les performances en pâtissent : après une défaite à Rennes, l’OM a enchaîné les contre-performances, perdant pied dans la course à la Ligue des champions. Les joueurs, au lieu de se serrer les coudes, se pointent du doigt, et les cadres, au lieu d’unir, divisent. La « passion marseillaise », souvent brandie comme une force, devient ici une faiblesse : elle alimente une pression toxique, où l’erreur n’est pas tolérée et où la frustration se transforme en violence.
L’absence de leadership clair est frappante. Roberto De Zerbi, l’entraîneur, peine à canaliser un groupe explosif, et la direction, au lieu d’instaurer une autorité forte, semble submergée par les événements. Les sanctions prises (exclusions temporaires, mise à l’écart) sont perçues comme des rustines, pas comme des solutions. Or, dans d’autres clubs, comme le Paris Saint-Germain ou la Juventus, les conflits internes sont gérés avec fermeté et transparence, en imposant des règles claires et en sanctionnant sans faiblesse les comportements inacceptables. À Marseille, on a l’impression que le club navigue à vue, sans boussole ni vision à long terme.
À l’inverse, des équipes comme le PSG ou le Bayern Munich ont su, malgré leurs stars et leurs egos, instaurer une culture de la responsabilité et du respect. Ces clubs prouvent qu’il est possible de concilier ambition sportive et gestion rigoureuse des tensions internes. Leur secret ? Une direction inflexible sur les valeurs, un entraîneur capable de fédérer, et des joueurs conscients que le collectif prime sur l’individuel. À l’OM, on en est loin : les altercations se multiplient, les résultats déclinent, et l’image du club se dégrade.
L’Olympique de Marseille est à la croisée des chemins. Soit il continue de tolérer ces dérives, au risque de s’enfoncer dans la médiocrité sportive et de perdre définitivement sa crédibilité. Soit il prend enfin les mesures fortes qui s’imposent : un recrutement plus rigoureux, une gestion plus ferme des comportements, et une refonte de la culture vestiaire. Les supporters, les partenaires et le football français méritent mieux qu’un club où les egos étouffent l’ambition.
Il faut que l’OM cesse de se complaire dans le chaos. Le club doit envoyer un signal fort : les individualités ne feront plus la loi. Sans cela, les rêves de titres resteront des illusions, et Marseille continuera de gaspiller son immense potentiel. La balle est dans le camp de la direction : saura-t-elle enfin imposer l’ordre et la discipline nécessaires à la réussite ? L’avenir du club en dépend.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papis Gaye.
Mis en ligne : 01/09/2025
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