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La Fédération sénégalaise de football (FSF) a annoncé, ce mardi 26 août 2025, que le match Sénégal-Soudan, initialement prévu le jeudi 4 septembre, se tiendra finalement le lendemain. Ce revirement, justifié par la célébration du Gamou le 4 septembre, révèle une gestion chaotique et un manque de préparation flagrant de la part de l’instance dirigeante.
Si le respect des traditions religieuses est louable, la manière dont la FSF a géré ce dossier interroge : pourquoi modifier deux fois la date d’un match crucial des éliminatoires du Mondial 2026, semant la confusion parmi les supporters et nuisant à l’image du football sénégalais ?
Le match Sénégal-Soudan, comptant pour la septième journée des éliminatoires, a d’abord été avancé au 4 septembre pour éviter de coïncider avec le Gamou, une fête religieuse majeure. Problème : la date exacte du Gamou, dépendante de l’observation lunaire, n’était pas encore connue. Une fois celle-ci confirmée (nuit du 4 septembre), la FSF a dû reporter le match au 5 septembre, créant un imbroglio organisationnel. Ce type de situation n’est pas isolé : la FSF est régulièrement critiquée pour son manque de rigueur et ses décisions de dernière minute.
La FSF a agi avec une réactivité tardive et un manque de professionnalisme inquiétant. Plutôt que d’attendre la confirmation officielle de la date du Gamou avant de proposer un changement, elle a pris une décision prématurée, puis a dû faire machine arrière. Cette précipitation a des conséquences directes : les supporters, déjà habitués aux dysfonctionnements de la fédération, doivent une nouvelle fois s’adapter à un calendrier instable. Les billets achetés, les déplacements organisés, les congés posés… tout est perturbé par une gestion approximative.
D’autres fédérations africaines ou internationales intègrent les fêtes religieuses dans leurs calendriers bien en amont. Par exemple, les instances sportives fixent les dates des compétitions en tenant compte des grands événements culturels et religieux, évitant ainsi les conflits de dernière minute.
Les changements répétés de date nuisent à la mobilisation du public, pilier du football. Les supporters sénégalais, parmi les plus passionnés du continent, méritent une organisation digne de ce nom. Les reports et les annonces tardives décrédibilisent l’institution et découragent l’engagement des fans.
Ces dysfonctionnements s’ajoutent à une série de critiques récurrentes contre la FSF, déjà pointée du doigt pour sa gestion financière opaque, ses élections controversées et son manque de transparence. Le football sénégalais, champion d’Afrique en 2022, mérite mieux qu’une fédération en proie à l’improvisation.
À l’international, des fédérations comme celle du Maroc ou de l’Égypte montrent qu’il est possible de concilier respect des traditions et organisation rigoureuse. En Europe, les calendriers sont établis des mois à l’avance, avec des mécanismes de concertation pour éviter les chevauchements. Au Sénégal, la FSF semble naviguer à vue, au détriment de la crédibilité du football national.
La FSF doit urgemment se professionnaliser. Cela passe par une meilleure planification, une communication claire et une gestion transparente. Les supporters, les joueurs et le staff technique ne peuvent plus subir les conséquences d’une organisation défaillante. Le football sénégalais a les moyens de briller sur la scène internationale, à condition que sa fédération soit à la hauteur.
Il faut que la FSF assume ses responsabilités. Les erreurs à répétition ne sont plus acceptables. Pour redonner confiance, il faut : anticiper les contraintes religieuses et logistiques, communiquer de manière proactive et transparente, former des dirigeants compétents, capables de gérer les enjeux sportifs et sociétaux. Le Sénégal mérite une fédération à la hauteur de ses ambitions. L’heure n’est plus aux excuses, mais à l’action.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mariama S. Kane.
Mis en ligne : 02/09/2025
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