Choc en Afrique du Sud : La Cour autorise les hommes à changer de nom - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Insolite | Par Eva | Publié le 16/09/2025 07:09:15

Choc en Afrique du Sud : La Cour autorise les hommes à changer de nom

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La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud vient de rendre un arrêt qui, sans déconner, donne envie de se demander si nos chers magistrats ont encore les pieds sur terre. Désormais, les hommes pourront prendre le nom de famille de leur femme, parce que, selon la Cour, la loi actuelle est « discriminatoire » et « héritée du colonialisme ». Deux couples ont saisi la justice parce que, horreur, on leur refusait ce droit. L’un voulait honorer la mémoire des parents de sa femme, l’autre parce que madame était fille unique et souhaitait perpétuer son nom.

Très touchant, sans doute. Mais pendant ce temps, le pays s’enfonce dans la misère, le chômage explose, et la violence fait rage. Alors, pardon, mais est-ce vraiment la priorité ?

L’Afrique du Sud, c’est 32% de chômage, un des taux les plus élevés au monde, et 39% chez les jeunes. C’est aussi l’un des pays les plus inégalitaires de la planète, où la pauvreté frappe une majorité de la population, où les services publics s’effondrent, où les coupures d’électricité sont devenues la norme, et où la criminalité ne recule pas. Dans ce contexte, la Cour constitutionnelle, au lieu de s’attaquer aux vrais fléaux, préfère jouer les révolutionnaires du nom de famille. Bravo l’artiste.

Et parlons-en, de cette Cour. Elle a été créée pour garantir les droits fondamentaux et tourner la page de l’apartheid. Noble mission. Mais aujourd’hui, elle semble surtout obsédée par des débats de salon, loin des réalités d’un pays qui se meurt. À force de vouloir faire dans le symbolique, elle oublie l’essentiel : la justice sociale, l’emploi, la sécurité. Les Sud-Africains, eux, n’ont pas le temps de se soucier de savoir si untel portera le nom de sa femme ou non. Ils veulent manger, travailler, vivre en paix.

La Cour justifie sa décision en brandissant l’égalité et la lutte contre le patriarcat. Très bien. Mais changer un nom de famille, est-ce que ça va nourrir les enfants ? Est-ce que ça va créer des emplois ? Est-ce que ça va réduire les inégalités criantes qui déchirent le pays ? Non. Cela va, en revanche, ajouter une couche administrative inutile, alors que l’État sud-africain a déjà du mal à assurer ses missions de base.

Et puis, parlons tradition. En Afrique, le nom de famille n’est pas un simple mot : c’est une lignée, une histoire, une identité collective. Dans de nombreuses cultures africaines, la transmission patrilinéaire du nom est ancrée depuis des siècles, et elle structure la famille, la communauté, la mémoire. Remettre cela en cause au nom d’un progressisme importé, c’est ignorer la réalité de millions de Sud-Africains. La Cour, dans sa tour d’ivoire, semble croire que déconstruire les traditions va résoudre les problèmes du pays. Spoiler : ça ne marchera pas.

D’ailleurs, en Afrique, il existe des sociétés matrilinéaires, où le nom et l’héritage se transmettent par la mère. Mais ces systèmes sont le fruit d’une histoire, d’une culture, d’un équilibre social. Les imposer par décret, c’est du colonialisme à l’envers : on remplace une norme étrangère par une autre, tout aussi étrangère pour beaucoup.

Qui a les moyens de se lancer dans des démarches juridiques pour changer de nom ? Pas le Sud-Africain moyen, déjà écrasé par la précarité. Cette décision ne concerne qu’une minorité aisée, capable de se payer des avocats et des procédures administratives.

Le pays a des urgences. La santé, l’éducation, l’emploi, la sécurité. Mais non, la Cour préfère s’attaquer à un « problème » qui n’en est pas un pour 99% de la population. La Cour constitutionnelle, souvent critiquée pour son élitisme, cherche à se racheter une image. Quitte à faire du bruit pour rien.

Dans un pays déjà fracturé, cette décision pourrait exacerber les tensions entre traditionalistes et modernistes, entre ruraux et urbains, entre riches et pauvres. À quoi bon ? Permettre aux hommes de prendre le nom de leur femme ne changera rien aux rapports de pouvoir réels. Les femmes continueront à porter le poids des inégalités au quotidien. C’est du symbolique creux.

En Afrique, la plupart des pays restent attachés à la transmission patrilinéaire du nom, même si des exceptions existent (comme chez les Sérères du Sénégal ou certains groupes bantous). Mais ces systèmes sont le fruit d’une histoire, pas d’un décret judiciaire. En Occident, où ces débats ont déjà eu lieu, les résultats sont mitigés : peu d’hommes choisissent de prendre le nom de leur femme, et les inégalités persistent.

En Afrique du Sud, plutôt que de copier des modèles étrangers, pourquoi ne pas chercher des solutions africaines ? Pourquoi ne pas s’inspirer des sociétés matrilinéaires du continent, où le nom et l’héritage se transmettent par la mère, mais dans un cadre culturel cohérent ? Parce que c’est plus facile de légiférer que de réfléchir, sans doute.

La Cour constitutionnelle sud-africaine vient de prouver une chose : elle est déconnectée. Déconnectée des réalités sociales, économiques, culturelles du pays. Déconnectée des urgences qui étouffent les Sud-Africains. Déconnectée du bon sens.

Plutôt que de jouer les révolutionnaires du nom de famille, nos chers magistrats feraient mieux de se pencher sur les vrais problèmes : le chômage, la pauvreté, la violence, la corruption. Mais non, ils préfèrent s’attaquer à des symboles, comme si changer un nom allait changer la vie des gens.

Alors, chers juges, un conseil : redescendez sur terre. Le peuple sud-africain n’a pas besoin de vos leçons de progressisme. Il a besoin de pain, de travail, de sécurité. Et ça, visiblement, vous l’avez oublié.

La vraie question n’est pas « qui porte quel nom ? », mais « quand est-ce que ce pays va enfin se relever ? » Et ça, visiblement, ce n’est pas pour tout de suite.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Patrick.
Mis en ligne : 16/09/2025

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