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Un article récent soulignait le choix symbolique du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko de privilégier des déplacements aux Émirats arabes unis et en Italie, plutôt qu’en France, pour ses premières visites officielles. Ce geste, loin d’être anodin, illustre une réalité plus large : l’Afrique, et en particulier ses nouvelles générations de dirigeants, tourne résolument le dos à un modèle de relation déséquilibré, hérité de la colonisation. Nous saluons cette rupture comme une libération nécessaire.
La France, par son incapacité à proposer un partenariat gagnant-gagnant, a elle-même précipité son déclin en Afrique. Il est temps de célébrer l’émergence d’une Afrique autonome, libre de choisir ses alliances et de bâtir son avenir avec des partenaires qui la respectent.
Depuis des décennies, la France entretient avec l’Afrique une relation marquée par le paternalisme, l’ingérence et une exploitation économique mal dissimulée. Les parts de marché françaises sur le continent sont passées de 30 % à l’indépendance à moins de 6 % aujourd’hui, tandis que des puissances comme la Chine, la Turquie ou les Émirats arabes unis investissent massivement dans des secteurs clés (infrastructures, énergie, numérique) sans imposer de conditions politiques humiliantes.
Pendant ce temps, la France multiplie les restrictions migratoires, soutient des régimes autoritaires au nom de la « stabilité », et voit ses bases militaires rejetées les unes après les autres. Le Sénégal de Sonko, en se tournant vers Abu Dhabi et Rome, envoie un message clair : l’Afrique n’est plus disposée à jouer les seconds rôles.
Ousmane Sonko a annulé son déplacement à Paris pour un forum d’investisseurs, préférant renforcer la coopération économique avec les Émirats (gaz, tourisme, mines) et mobiliser la diaspora en Italie. Ce choix n’est pas un caprice, mais une stratégie. Les Émirats, par exemple, accueillent les talents africains avec des visas de travail et des opportunités concrètes, là où la France érige des barrières administratives et des quotas. La Chine, elle, investit sans donner de leçons de démocratie, et la Turquie développe des partenariats industriels et agricoles équilibrés. À l’inverse, la France continue de lier son aide au développement à des réformes politiques, de piller les ressources via des accords inégaux, et de traiter l’Afrique comme un réservoir de matières premières ou un rempart contre l’immigration.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2025, la croissance africaine est tirée par des projets gaziers au Sénégal (+10 %), des corridors commerciaux financés par la Chine, et des fonds souverains du Golfe, tandis que la France peine à proposer autre chose que des sommets et des discours. Sonko, comme d’autres dirigeants africains, a compris que le véritable développement passe par des alliances diversifiées, fondées sur le respect mutuel et l’intérêt partagé.
L’Afrique n’a plus à subir les diktats d’une ancienne puissance coloniale. Les nouveaux partenariats (Chine, Turquie, Émirats) offrent des financements sans ingérence, des transferts de technologie, et une reconnaissance diplomatique inconditionnelle.
Contrairement à la France, qui conditionne son aide ou impose des accords commerciaux désavantageux, les pays émergents proposent des contrats gagnant-gagnant. La Chine, par exemple, s’engage à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures africaines et à adapter ses investissements aux priorités locales.
En Italie, Sonko a rencontré la diaspora sénégalaise, souvent mieux intégrée et respectée qu’en France. Les Émirats, eux, recrutent activement des compétences africaines, là où la France multiplie les refus de visa.
La rupture avec la Françafrique envoie un message d’espoir : l’Afrique peut réussir sans la tutelle de Paris. Les succès du Sénégal dans le gaz, du Niger dans le pétrole (grâce à des partenariats avec la Chine et la Russie), ou de l’Éthiopie dans l’industrie textile (avec la Turquie) le prouvent.
Les Émirats accueillent des millions de travailleurs africains, investissent dans les énergies renouvelables et les infrastructures, et organisent des forums économiques où l’Afrique est traitée en égale.
La Chine construit des routes, des barrages et des zones industrielles, sans exiger de contreparties politiques. Son plan d’action 2025-2027 avec l’Afrique insiste sur la « prospérité partagée » et le respect des choix nationaux.
La Turquie développe des partenariats dans l’agroalimentaire, la défense et l’éducation, avec une approche pragmatique et sans arrogance.
À l’inverse, la France reste prisonnière de ses vieux réflexes : elle quitte le Sahel sous les huées, tente d’influencer les élections via des ONG, et voit son soft power s’effriter, y compris dans la francophonie.
Le choix d’Ousmane Sonko est emblématique d’un continent qui refuse désormais la dépendance. La France, par son incapacité à évoluer, a raté le coche. Plutôt que de pleurer ce déclin, saluons l’audace des dirigeants africains qui osent rompre avec un système inique. L’Afrique n’a pas besoin de la France pour prospérer, elle a besoin de partenaires qui croient en son potentiel.
Aux dirigeants africains, nous disons : continuez sur cette voie. À la France, nous demandons : si vous voulez encore compter, commencez par respecter l’Afrique. Sinon, le continent saura se passer de vous. L’heure est à l’émancipation, et c’est une excellente nouvelle.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Sall.
Mis en ligne : 16/09/2025
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