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Le 21 septembre 2025, Benyamin Netanyahu a réitéré avec force son refus catégorique de la création d’un État palestinien, qualifiant toute reconnaissance internationale de « récompense au terrorisme ». Cette déclaration, loin d’être une simple réaction à l’actualité, s’inscrit dans une stratégie de longue date : transformer le rejet de la Palestine en dogme intouchable, au mépris du droit international et des intérêts mêmes d’Israël.
En annonçant parallèlement l’extension des colonies en Cisjordanie, le Premier ministre israélien ne se contente pas de fermer la porte à la paix ; il condamne son propre pays à l’isolement et à un cycle sans fin de violence. Netanyahu a méthodiquement saboté toute possibilité de solution à deux États.
Depuis 1967, la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est n’a cessé de s’étendre, malgré les condamnations répétées de l’ONU et de la communauté internationale. Les accords d’Oslo (1993) avaient suscité l’espoir d’une paix fondée sur la coexistence de deux États. Pourtant, sous les gouvernements successifs de Netanyahu, la colonisation s’est accélérée, rendant chaque jour plus illusoire la création d’un territoire palestinien viable.
Aujourd’hui, plus de 500 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie, et le nombre d’avant-postes illégaux a augmenté de 40 % depuis 2022, avec une hausse record des constructions en 2024 et 2025. Ces implantations, illégales au regard du droit international, fragmentent la Cisjordanie et rendent impossible la continuité territoriale indispensable à un État palestinien.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a servi de prétexte à un durcissement sans précédent : raids militaires, démolitions de maisons palestiniennes, et une violence des colons en hausse de 300 % depuis 2023. Pourtant, au lieu de chercher une issue politique, Netanyahu instrumentalise cette tragédie pour justifier son refus de toute négociation, faisant porter à l’ensemble des Palestiniens la responsabilité des actes d’un groupe terroriste.
Netanyahu ne se contente pas de rejeter l’État palestinien ; il agit pour le rendre impossible. En mai 2025, son gouvernement a annoncé la création de 22 nouvelles colonies, dont certaines avaient été démantelées en 2005. Ces décisions, portées par des ministres d’extrême droite, visent explicitement à « couper la continuité territoriale » de la Cisjordanie et à l’intégrer de facto à Israël. Le Parlement israélien a même adopté en juillet 2025 une motion prônant l’annexion de l’ensemble du territoire.
Cette politique n’est pas seulement illégale, elle est aussi contre-productive. En fermant la porte à toute solution négociée, Netanyahu isole Israël sur la scène internationale. Les reconnaissances récentes de la Palestine par la France, l’Espagne, l’Irlande et d’autres pays ne sont pas, comme il le prétend, une « récompense au terrorisme », mais une réponse à l’échec de sa propre diplomatie. Pourtant, au lieu de saisir ces signaux comme une opportunité pour relancer des négociations sérieuses, il préfère les dénoncer, accusant l’Europe de « récompenser le Hamas » et refusant toute distinction entre les aspirations légitimes du peuple palestinien et les actes d’un groupe armé.
Son cynisme est à son comble lorsqu’il s’adresse à la fois à son électorat d’extrême droite, pour qui la Cisjordanie est une « terre juive », et aux dirigeants occidentaux, qu’il accuse de naïveté. En réalité, c’est lui qui, en sabotant toute perspective de paix, alimente la radicalisation des deux côtés.
Un dogme au mépris du droit : Netanyahu répète depuis des années qu’« aucun État palestinien ne verra le jour ». Ce n’est plus une position de négociation, mais une idéologie d’exclusion, condamnée par la Cour internationale de justice, qui qualifie la situation en Cisjordanie d’« apartheid » depuis 2024.
La colonisation, obstacle majeur : Entre 2013 et 2023, le nombre de colons a augmenté de 38 %, passant de 374 000 à 517 000. En 2025, plus de 10 000 nouveaux logements sont prévus, et 49 avant-postes illégaux ont été créés en un an, un record. Ces chiffres montrent une volonté délibérée de rendre irréversible l’occupation, au mépris des résolutions de l’ONU et des accords internationaux.
L’instrumentalisation du 7 octobre : Utiliser cette attaque pour rejeter en bloc les droits des Palestiniens, c’est nier les causes profondes du conflit : occupation, blocus, humiliation quotidienne. En refusant toute distinction entre victimes et bourreaux, Netanyahu radicalise une génération entière de Palestiniens, pour qui la violence devient le seul langage audible.
Les reconnaissances internationales de la Palestine ne sont pas un hasard. Elles reflètent l’exaspération d’une communauté internationale lasse de voir Israël ignorer le droit et les appels à la modération. Même des alliés traditionnels, comme la France, estiment désormais que la solution à deux États est « la seule base durable pour la paix », une position que Netanyahu qualifie de « tache noire » dans l’histoire.
Sans État palestinien, Israël devra choisir entre être un État juif et démocratique… ou ni l’un ni l’autre. En refusant ce choix, Netanyahu prépare un futur où la violence et l’isolement seront la norme.
L’histoire regorge d’exemples où le refus du compromis a conduit à des impasses tragiques. En Afrique du Sud, le régime de l’apartheid s’est effondré sous le poids de son propre entêtement. En Irlande du Nord, des décennies de conflit ont montré que la paix ne vient pas de la domination, mais du dialogue. Pourtant, Netanyahu semble déterminé à répéter les erreurs du passé, préférant la logique de la forteresse à celle de la réconciliation.
Benyamin Netanyahu laissera derrière lui un Israël plus divisé, plus isolé, et plus en guerre que jamais. En transformant le rejet de la Palestine en dogme, il a non seulement saboté la solution à deux États, mais aussi trahi les idéaux fondateurs de son propre pays. La paix ne viendra pas de l’intransigeance, mais de la reconnaissance mutuelle et du respect du droit. Tant que des dirigeants comme Netanyahu préféreront la confrontation à la négociation, Israéliens et Palestiniens resteront prisonniers d’un conflit sans issue.
La communauté internationale a commencé à agir. Il est temps qu’Israël fasse de même, avant qu’il ne soit trop tard.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Salif Gueye.
Mis en ligne : 24/09/2025
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