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Les éliminatoires pour la Coupe du monde 2026 sont d’une intensité rare. Avec seulement neuf places directes pour l’Afrique, chaque point compte. Pourtant, la Fédération sud-africaine de football (SAFA) a aligné Mokoena, suspendu pour deux cartons jaunes reçus lors des matchs précédents. La sanction est tombée le 29 septembre 2025 : défaite administrative, perte de trois points, et une amende de 10 000 francs suisses. Pire, cette erreur relance le suspense dans le groupe C, au profit du Bénin, désormais en tête.
L’Afrique du Sud n’est pas une petite nation sans expérience. Elle a organisé la Coupe du monde 2010 et compte des joueurs évoluant dans les meilleurs championnats. Pourtant, son staff a échoué là où d’autres fédérations africaines, comme le Sénégal ou le Maroc, excellent : la gestion administrative et la vigilance réglementaire.
Aligner un joueur suspendu n’est pas une simple étourderie. C’est le résultat d’un défaut de procédure flagrant. Chaque fédération dispose d’outils pour vérifier les suspensions, mais aucun mécanisme n’a fonctionné. La SAFA a reconnu une « erreur administrative » et présenté des excuses, mais cela suffit-il ? Quand des enjeux aussi lourds sont en jeu, l’amateurisme n’a pas sa place.
Les fédérations comme le Maroc ou le Sénégal, souvent citées en exemple, ont mis en place des protocoles stricts pour éviter ce genre de dérapage. Au Maroc, la Fédération royale marocaine de football utilise des systèmes informatisés pour suivre les suspensions et les éligibilités, et impose des doubles vérifications avant chaque match. En Afrique du Sud, rien de tel : le staff semble avoir agi dans la précipitation, comme si le match contre le Lesotho était une formalité.
Le sélectionneur Hugo Broos, pourtant expérimenté, et son équipe n’ont pas su anticiper ce risque. Comment un entraîneur de son niveau peut-il ignorer la suspension d’un titulaire ? Cette légèreté interroge sur la culture de la rigueur au sein de la SAFA. Les Bafana Bafana paient aujourd’hui le prix d’une organisation défaillante, où les détails sont négligés au profit d’un optimisme mal placé.
L’Afrique du Sud n’en est pas à sa première erreur. En 2016, la FIFA avait déjà ordonné la reprise d’un match Afrique du Sud-Sénégal en raison d’un arbitrage truqué. À l’époque, la SAFA avait crié à l’injustice, mais n’a visiblement pas tiré les leçons en matière de gestion interne. D’autres fédérations africaines, comme le Nigeria ou la Côte d’Ivoire, ont été sanctionnées pour des incidents de sécurité ou des retards logistiques, mais rarement pour des erreurs aussi basiques que l’alignement d’un joueur inéligible.
La réaction de la SAFA a été timide : des excuses rapides, une promesse de recours, mais aucune remise en question profonde. Pourtant, cette affaire montre que le problème est structurel. Les dirigeants sud-africains semblent plus prompts à blâmer la FIFA qu’à reconnaître leurs propres lacunes.
Sportivement, l’Afrique du Sud doit maintenant gagner ses deux derniers matchs et espérer un faux pas du Bénin. Moralement, cette affaire sape la confiance des supporters et des joueurs, qui voient leurs efforts réduits à néant par l’incompétence de leurs dirigeants.
Cette sanction est un électrochoc. Elle doit servir de déclic pour une refonte complète de la gestion administrative et technique du football sud-africain. Les Bafana Bafana ont le talent pour briller, mais sans rigueur, ils resteront des éternels outsiders. Il est temps que la SAFA assume ses responsabilités : mettre en place des protocoles de vérification infaillibles, former son staff à la gestion des suspensions et des réglementations, et cesser de chercher des boucs émissaires pour se concentrer sur l’amélioration interne.
Le football sud-africain mérite mieux que des défaites sur tapis vert. Il mérite des dirigeants à la hauteur de ses ambitions. Sinon, les Bafana Bafana continueront de gaspiller leur potentiel, match après match, erreur après erreur. La balle est dans leur camp.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : William F.
Mis en ligne : 02/10/2025
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