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Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar-2026 (COJOJ) a récemment organisé un séminaire inédit à Dakar, rassemblant influenceurs et créateurs de contenu pour les associer à la promotion de l’événement. À moins de 400 jours de la cérémonie d’ouverture, cette initiative marque une rupture avec les stratégies de communication traditionnelles, souvent perçues comme rigides ou élitistes.
En intégrant pleinement les créateurs de contenu locaux, le COJOJ innove et montre la voie à suivre pour les grands événements sportifs internationaux. Cette approche, centrée sur les jeunes et les réseaux sociaux, mérite d’être saluée et analysée pour son audace et son potentiel transformateur.
Les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar-2026 seront les premiers organisés sur le sol africain. Dans un continent où 60 % de la population a moins de 25 ans et où l’usage des réseaux sociaux explose, toucher les jeunes nécessite des canaux adaptés. Les influenceurs, avec leur capacité à mobiliser des millions de followers sur TikTok, YouTube ou Instagram, représentent un levier stratégique pour amplifier le récit de Dakar-2026. Leur implication n’est pas seulement une question de visibilité, mais aussi d’appropriation : ces Jeux doivent être considérés comme un terrain de jeu, un laboratoire, une scène. C’est une invitation claire à co-construire l’événement, loin des discours descendants.
Contrairement à d’autres grands événements, comme les JO de Paris 2024, où les réseaux sociaux ont été largement utilisés mais sans une telle intégration des créateurs locaux, le COJOJ mise sur une collaboration active et créative. À Paris, la communication digitale a surtout reposé sur des comptes officiels et des athlètes-influenceurs, générant un engagement massif mais sans toujours impliquer les communautés locales dans la production de contenu. Dakar-2026 va plus loin : les influenceurs ne sont pas de simples relais, mais des co-créateurs, invités à proposer des formats, des campagnes et des idées pour incarner l’esprit des JOJ.
Cette approche s’inscrit dans une tendance plus large : les influenceurs transforment l’événementiel sportif en apportant une visibilité ciblée, authentique et émotionnelle. Les influenceurs, par leur proximité avec leur audience, génèrent un intérêt accru et façonnent les perceptions des jeunes, comme le montrent les succès de grandes marques dans le marketing sportif. Leur participation permet de créer une expérience plus immersive et connectée pour le public, tout en renforçant l’engagement autour de l’événement.
Un langage adapté aux jeunes : les influenceurs parlent le même langage que leur public, avec des formats courts, interactifs et décalés (Reels, lives, défis viraux). Ils savent capter l’attention là où les jeunes sont : sur leur smartphone, dans leur fil d’actualité. Une rupture avec l’élitisme : les stratégies de communication traditionnelles, souvent descendantes, peinent à toucher les jeunes, surtout en Afrique où l’accès aux médias classiques reste inégal. Les influenceurs démocratisent l’information et rendent les JOJ accessibles à tous, y compris dans les zones rurales grâce au partage de contenu mobile.
Un engagement authentique : les créateurs de contenu africains ont une crédibilité que n’ont pas toujours les institutions. Leur participation renforce la légitimité des JOJ et encourage les jeunes à s’impliquer, que ce soit comme spectateurs, bénévoles ou athlètes. Enfin, un héritage numérique durable : au-delà de l’événement, les contenus produits par les influenceurs (reportages, interviews, coulisses) créeront une mémoire collective et inspireront les générations futures.
À Paris, les JO 2024 ont brillé par leur portée médiatique mondiale, mais la collaboration avec les créateurs locaux est restée limitée. Le COJOJ, en revanche, fait le pari de l’inclusion et de la co-création, une première pour un événement olympique. Cette approche pourrait bien devenir une référence, surtout en Afrique où les réseaux sociaux sont un vecteur clé de mobilisation et d’innovation sociale.
Le COJOJ a raison de miser sur les influenceurs. Mais pour que cette stratégie porte tous ses fruits, il faut aller jusqu’au bout de la logique : leur donner les moyens de s’exprimer librement, sans censure ni contrôle excessif, et les associer aux décisions, pas seulement à la communication. Les JOJ Dakar-2026 doivent être l’occasion de montrer que l’Afrique innove, pas seulement sur le terrain sportif, mais aussi dans la manière de raconter ses histoires.
En intégrant les influenceurs comme partenaires à part entière, le COJOJ ne se contente pas de moderniser sa communication : il redéfinit la manière dont un grand événement sportif peut être vécu et partagé. Cette approche, à la fois audacieuse et nécessaire, place Dakar-2026 en pionnier d’une nouvelle ère olympique, plus inclusive, plus jeune et plus connectée. Aux autres organisateurs de s’en inspirer. Le monde regarde l’Afrique ; l’Afrique, elle, écoute ses influenceurs. Et c’est tant mieux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Paul Mendy.
Mis en ligne : 04/10/2025
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