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La Fédération allemande a récemment publié sa liste pour la trêve internationale d’octobre, marquée par une absence remarquée : celle de Malick Thiaw, défenseur central d’origine sénégalaise. Ce choix relance les spéculations sur son avenir international, le Sénégal espérant toujours le convaincre de rejoindre les « Lions ». Pourtant, à l’heure où l’équipe nationale s’apprête à affronter le Soudan du Sud et la Mauritanie dans des matchs décisifs pour la Coupe du monde 2026, une question s’impose : le Sénégal a-t-il vraiment besoin de courir après un joueur indécis ? Non.
Le Sénégal d’aujourd’hui est une puissance footballistique africaine, respectée et ambitieuse. Il n’a plus à mendier l’engagement de ceux qui hésitent encore à porter son maillot.
Malick Thiaw, né à Düsseldorf et formé en Allemagne, incarne le profil du binational tant convoité. Son absence dans la sélection allemande pourrait laisser penser que le Sénégal a une opportunité à saisir. Pourtant, cette situation révèle surtout une ambiguïté préjudiciable : pourquoi un joueur qui n’est pas retenu par son pays de naissance serait-il une priorité pour le Sénégal ?
L’équipe nationale, championne d’Afrique en 2021 et régulière en Coupe du monde, a prouvé qu’elle pouvait briller sans compter sur des renforts extérieurs. Les « Lions » ont bâti leur succès sur des talents fiers de leurs origines, comme Sadio Mané ou Kalidou Koulibaly, des joueurs qui ont toujours placé leur pays au-dessus de toute autre considération.
Le Sénégal n’est plus un tremplin pour des carrières en quête de visibilité. Il est devenu une destination, une équipe qui attire par ses performances et son rayonnement. Dans ce contexte, l’idée de « convaincre » un joueur comme Thiaw, qui semble attendre de voir quelle option lui sera la plus avantageuse, apparaît comme un recul. Le football sénégalais mérite mieux que des engagements tièdes.
L’argument selon lequel le Sénégal devrait saisir cette « chance » parce que l’Allemagne ne l’a pas fait est réducteur et dangereux. D’abord, parce qu’il sous-entend que le Sénégal serait une solution de repli, un choix par défaut. Ensuite, parce qu’il ignore la richesse du vivier local. Des joueurs comme Lamine Camara ou Abdou Diallo ont montré qu’ils étaient capables de porter les couleurs nationales avec abnégation. Pourquoi leur préférer un joueur dont l’engagement reste incertain ?
Par ailleurs, la décision de Julian Nagelsmann, sélectionneur allemand, n’est pas anodine. Si un entraîneur aussi exigeant que lui ne retient pas Thiaw, c’est peut-être parce que son niveau ou son attitude ne correspondent pas aux attentes. Le Sénégal doit-il baisser ses standards pour accueillir un joueur que l’Allemagne juge insuffisant ? La réponse est clairement non. Une équipe nationale se construit avec des joueurs convaincus et investis, pas avec ceux qui hésitent entre deux maillots.
La loyauté est une valeur fondamentale dans le sport. Un joueur qui tergiverse entre deux sélections manque de cette loyauté. Intégrer un tel profil dans le groupe pourrait nuire à la cohésion, surtout à l’approche de matchs aussi cruciaux. Les « Lions » ont besoin de guerriers, pas de mercenaires du maillot.
Le Sénégal n’a plus rien à prouver. Avec une CAN remportée en 2021 et des participations régulières à la Coupe du monde, le Sénégal est une référence en Afrique. Il n’a pas à justifier ses choix ou à supplier qui que ce soit. Les joueurs qui souhaitent rejoindre l’équipe doivent le faire par conviction, pas par opportunisme.
Les talents locaux méritent leur chance. Le Sénégal regorge de défenseurs talentueux, formés localement ou en Europe, mais fidèles à leur pays. Donnons-leur la priorité. Ils ont prouvé leur attachement au maillot et leur capacité à performer au plus haut niveau.
En ouvrant grand ses portes à des binationaux hésitants, le Sénégal envoie un message ambigu aux jeunes talents : « Peu importe votre engagement, tant que vous avez du talent. » C’est une erreur. Le maillot des « Lions » doit être mérité, pas octroyé par défaut.
L’Allemagne a tranché, le Sénégal doit en faire de même. Si l’Allemagne, pays de naissance de Thiaw, ne le considère pas comme indispensable, pourquoi le Sénégal le ferait-il ? Un rejet là-bas devrait être un rejet partout.
D’autres nations africaines ont fait face à des situations similaires. Le Maroc, par exemple, a longtemps été critiqué pour sa dépendance aux binationaux, parfois au détriment de joueurs locaux plus engagés. Résultat : des tensions en interne et une identité footballistique diluée. Le Sénégal, lui, a su allier ouverture et exigence. Il ne doit pas céder à la tentation de recruter à tout prix.
De même, l’Algérie a parfois pâti de joueurs binationaux peu impliqués, comme en témoignent certaines performances en demi-teinte lors de compétitions majeures. Une équipe nationale se construit avec des joueurs qui la portent dans leur cœur, pas avec ceux qui la voient comme une option parmi d’autres.
Espérons que la liste des joueurs retenus par Pape Thiaw reflétera la fierté et l’ambition du football sénégalais, et non un désespoir mal placé. Malick Thiaw a le droit d’attendre l’Allemagne, mais le Sénégal a le devoir de ne pas attendre.
Le Sénégal n’est plus le parent pauvre du football mondial. Il est une puissance, respectée et admirée. Il n’a pas à supplier, il a à choisir. Et son choix doit être clair : seuls les joueurs qui le méritent, par leur talent et leur engagement, ont leur place parmi les Lions. À Pape Thiaw de le rappeler. À Malick Thiaw de comprendre que le Sénégal n’est pas une variable d’ajustement.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mounass N.
Mis en ligne : 05/10/2025
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