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Longtemps présentée comme la « start-up nation », Israël traverse aujourd’hui une crise économique et diplomatique sans précédent. Croissance en berne, fuite des cerveaux, isolement international : les indicateurs sont au rouge. Pire encore, les États-Unis, partenaire historique et pilier indéfectible de son économie, semblent peu à peu se détourner. Poussé par une opinion publique de plus en plus hostile et une réorientation géopolitique claire, Washington lâche Israël. Cet isolement n’est pas une malchance, mais la conséquence logique d’une politique d’agression permanente et d’un alignement sur des intérêts qui ne servent plus ceux de ses alliés. Les États-Unis tournent la page et c’est une bonne nouvelle.
Pendant des décennies, Israël a bénéficié d’un soutien américain sans faille : aides militaires colossales, protection diplomatique systématique, partenariats technologiques lucratifs avec la Silicon Valley. Mais depuis la guerre à Gaza et la radicalisation du gouvernement Netanyahu, tout a changé. L’opinion publique américaine, en particulier les jeunes générations, refuse désormais d’être complice des crimes commis contre les Palestiniens. Les manifestations pro-palestiniennes se multiplient, des campus aux sièges des géants de la tech. Google, Microsoft, Amazon autrefois fiers de leurs liens avec Tel-Aviv sont aujourd’hui sous pression pour rompre leurs contrats avec l’État hébreu. Des employés se rebellent, des actionnaires s’inquiètent, et des collaborations sont suspendues, comme celle de Microsoft avec une unité militaire israélienne accusée de surveillance de masse des Palestiniens.
Parallèlement, la stratégie américaine au Moyen-Orient a radicalement évolué. Les États-Unis se désengagent militairement de la région pour se concentrer sur l’Asie, où la Chine représente le vrai défi du XXIe siècle. Israël, autrefois pivot de la politique américaine, n’est plus qu’un allié secondaire, voire un fardeau. Comme le soulignent les experts, Washington privilégie désormais une approche pragmatique, réduisant ses effectifs sur place et invitant ses alliés à assurer eux-mêmes leur sécurité. Message clair : Israël doit se débrouiller seul.
Les signes de désengagement sont flagrants. Des milliers d’employés et d’étudiants exigent le boycott des entreprises collaborant avec Israël. Plus de 1 100 étudiants ont promis de boycotter Google et Amazon jusqu’à l’arrêt du projet Nimbus, un contrat cloud controversé avec l’armée israélienne. Après des révélations accablantes, Microsoft a suspendu des services cloud à une unité du ministère israélien de la Défense – une décision rare pour une multinationale habituellement si prudente. Même les rachats record de start-ups israéliennes (comme Wiz par Google pour 32 milliards de dollars) ne suffisent plus à masquer la défiance grandissante. Ces acquisitions sont souvent motivées par la peur de perdre des talents, pas par un engagement durable.
Le risque est immense : si la Silicon Valley se détourne, c’est tout l’écosystème high-tech israélien qui s’effondre. Or, ce secteur représente 25 % des recettes fiscales et 11,5 % de l’emploi en Israël. Une hémorragie de capitaux et de compétences, combinée à l’exode de 170 000 Israéliens depuis 2023 (dont une majorité de jeunes diplômés), menace la survie même du modèle économique du pays.
Les Américains, surtout les moins de 30 ans, refusent d’être associés à l’apartheid et à l’occupation. Les mobilisations contre la collaboration avec Israël gagnent du terrain, y compris au cœur des entreprises technologiques. Ces dernières, sensibles à leur image, ne peuvent plus ignorer ce mouvement.
Les États-Unis n’ont plus les moyens ni l’envie de jouer les gendarmes au Moyen-Orient. Leur priorité est désormais l’Asie, où la Chine et la Corée du Nord représentent des enjeux bien plus stratégiques. Israël, avec ses guerres sans fin et son isolement croissant, est devenu un boulet.
Le retrait du fonds souverain norvégien, les menaces de sanctions de l’UE, la fin des commandes d’armes de la Colombie… Chaque partenaire qui se désengage en entraîne d’autres. Les investisseurs étrangers, déjà méfiants, pourraient accélérer leur fuite si Washington donne le signal.
Malgré ses succès technologiques, Israël n’a jamais su diversifier son économie. Trop dépendante de la tech et de la défense, elle est vulnérable aux crises politiques. La guerre à Gaza a révélé cette fragilité : contraction du PIB, explosion du déficit budgétaire, intervention massive de la Banque centrale pour sauver le shekel.
L’histoire montre que les régimes isolés pour leurs crimes finissent par payer le prix fort : l’Afrique du Sud de l’apartheid, l’Iran des mollahs, la Russie de Poutine. Israël, avec son système d’apartheid et ses guerres répétées, s’engage sur la même voie. Comme l’Afrique du Sud dans les années 1980, il pourrait bientôt faire face à un embargo technologique et financier. Comme la Russie après 2022, il risque de voir ses élites et ses entreprises coupées des marchés occidentaux. La différence ? Israël n’a pas de Chine pour le sauver.
Israël a longtemps cru pouvoir compter sur le soutien inconditionnel des États-Unis. Mais les temps changent. L’Amérique se lasse, l’Europe s’éloigne, et même des alliés historiques comme la Colombie tournent le dos à Tel-Aviv. L’économie israélienne, jadis brillante, paie aujourd’hui le prix de décennies d’arrogance et d’impunité.
Aucun pays, aussi innovant soit-il, ne peut prospérer en défiant systématiquement le droit international et en aliénant ses partenaires. Israël a choisi la voie de la force, du mépris et de l’isolement. Il en assume désormais les conséquences. Et si les États-Unis, dernier rempart d’Israël, finissent par le lâcher complètement, ce ne sera pas une surprise ce sera une justice historique.
Combien de temps Israël pourra-t-il tenir sans ses protecteurs ? La réponse dépendra de sa capacité à changer radicalement ou à sombrer. Pour l’instant, rien ne laisse présager un sursaut.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laye Diop.
Mis en ligne : 08/10/2025
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