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Récemment, un contingent militaire d’une base près d’Antananarivo a diffusé une vidéo appelant à la désobéissance, incitant les soldats à refuser d’ouvrir le feu sur les manifestants. Ce geste, porté par des militaires du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), est un signe alarmant de la déliquescence de l’autorité étatique à Madagascar. En tant qu’observateur engagé, je ne peux que m’inquiéter de cette situation qui met en lumière la fragilité du pouvoir face à une population de plus en plus mobilisée.
Depuis le 25 septembre, des manifestations massives secouent Madagascar, alimentées par des frustrations croissantes liées aux coupures d’eau et d’électricité, mais qui se sont rapidement transformées en un rejet du régime du président Andry Rajoelina. La répression de ces mouvements par les forces de l’ordre, utilisant gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes, témoigne d’une tension palpable. La vidéo diffusée par les soldats, appelant à la solidarité entre forces de l’ordre pour ne pas tirer sur leurs compatriotes, souligne une rupture inquiétante dans la hiérarchie militaire et la confiance envers l’État.
L’appel à la désobéissance des militaires est non seulement une remise en question de l’autorité de l’État, mais également un reflet des divisions internes au sein des forces armées. En comparant cette situation à un arbre dont les racines sont rongées par des parasites, il est évident que l’absence de cohésion et de loyauté au sein des militaires peut mener à une déstabilisation encore plus grande de l’État. Les soldats, en s’unissant aux manifestants, transforment la révolte en un mouvement populaire qui pourrait ébranler les fondements même du pouvoir en place.
Premièrement, la désobéissance militaire est un indicateur de la perte de légitimité du gouvernement. Lorsque les forces censées maintenir l’ordre commencent à contester les ordres, cela évoque une comparaison avec une barque à la dérive, où chaque membre de l’équipage perd confiance en la direction. Deuxièmement, cette situation met en lumière un problème plus vaste : la détérioration de la confiance entre l’État et ses citoyens.
Les soldats, en appelant à ne pas tirer sur leurs « frères et sœurs », évoquent une fraternité qui transcende les ordres militaires, illustrant ainsi une fracture au sein de la société malgache. Enfin, le fait que le gouvernement réagisse par la répression plutôt que par le dialogue montre une incapacité à gérer la crise, une attitude que l’on pourrait comparer à celle d’un capitaine qui refuse de reconnaître que son navire prend l’eau.
En adoptant cet angle, il est normal de comprendre que la désobéissance militaire n’est pas simplement un acte isolé, mais un symptôme d’une crise plus profonde. La montée des tensions entre l’armée et le pouvoir est un avertissement : si le gouvernement ne parvient pas à restaurer la confiance et à établir un dialogue constructif, les conséquences pourraient être catastrophiques, tant pour l’État que pour la société civile. Les militaires, en tant que représentants d’une force censée protéger la nation, se retrouvent désormais à la croisée des chemins, confrontés à un choix moral qui pourrait redéfinir leur rôle dans la société.
Il est normal de se rappeler que l’histoire de Madagascar est jalonnée de tensions entre l’État et ses forces armées. La mutinerie de 2009, qui a conduit à l’accession au pouvoir d’Andry Rajoelina, est un exemple emblématique de la façon dont les militaires peuvent jouer un rôle déterminant dans le paysage politique. L’appel actuel à la désobéissance pourrait donc être interprété comme un écho de cette histoire tumultueuse, où la légitimité du pouvoir est sans cesse remise en question.
La désobéissance militaire à Madagascar est un signal d’alarme qui ne peut être ignoré. Elle illustre non seulement la fragilité de l’autorité étatique, mais également un profond malaise au sein de la société. Les événements récents doivent inciter à une réflexion sérieuse sur la nécessité d’un dialogue inclusif et d’une réforme des institutions pour éviter une crise majeure. L’engagement des citoyens est essentiel pour soutenir un changement positif et durable. Nous devons tous nous mobiliser pour exiger un avenir meilleur pour Madagascar.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Silvain D.
Mis en ligne : 14/10/2025
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