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L’élection présidentielle au Cameroun est en cours, avec un dépouillement des votes qui suscite déjà des préoccupations. Alors que Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans, est perçu comme le grand favori, la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel soulève des doutes quant à l’intégrité du processus électoral. En tant que citoyen préoccupé par l’avenir démocratique de mon pays, je ne peux m’empêcher de craindre que cet organe, souvent considéré comme un instrument du pouvoir, ne manipule les résultats en faveur du président sortant.
Le Cameroun a vu plus de huit millions d’électeurs se rendre aux urnes pour un scrutin à un tour, où Biya, âgé de 92 ans, se présente comme le garant de la stabilité. Face à lui, onze candidats, dont l’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, ont tenté de faire entendre leur voix. Cependant, cette élection, bien que plus animée que les précédentes, se déroule dans un climat de méfiance, aggravé par des difficultés économiques et sociales persistantes. Le gouvernement a rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats, mais cela ne fait qu’alimenter les craintes de manipulation.
L’article d’origine met en lumière le contexte électoral, mais il laisse de côté une analyse critique des mécanismes de pouvoir en place. Le Conseil constitutionnel, censé garantir la transparence et l’équité, est souvent perçu comme un simple prolongement de l’exécutif. Comme un marionnettiste tirant les ficelles, il pourrait bien décider de la suite des événements, indépendamment de la volonté populaire. L’enthousiasme suscité par certains candidats, notamment Issa Tchiroma, contraste avec l’omniprésence d’un appareil d’État qui semble tout contrôler.
Il est normal de souligner que la confiance dans le processus électoral est essentielle à la démocratie. Si le Conseil constitutionnel est perçu comme un outil au service du pouvoir en place, cela risque d’éroder la légitimité des résultats. Les comparaisons avec d’autres pays où des élections ont été entachées de fraudes, comme en Biélorussie ou en Russie, sont frappantes. Dans ces contextes, les résultats ont souvent été prévisibles, malgré des campagnes électorales plus dynamiques. Au Cameroun, la crainte d’un scénario similaire plane sur cette élection, où la voix du peuple pourrait, une fois de plus, être étouffée.
L’angle de cette analyse se concentre sur la nécessité d’une réelle indépendance du Conseil constitutionnel. Si cet organe continue de fonctionner comme un relais des décisions gouvernementales, la démocratie camerounaise sera mise à mal. La jeunesse, qui aspire à un changement, doit se rendre compte que la proclamation des résultats pourrait ne pas refléter la réalité des urnes. Les observateurs internationaux, bien que présents, ne suffisent pas à garantir l’intégrité du processus si les institutions locales manquent de crédibilité.
Des études sur les élections dans des régimes autoritaires montrent que la crédibilité des institutions électorales est cruciale pour la stabilité politique. Selon des experts en sciences politiques, sans une séparation claire des pouvoirs, les élections deviennent des formalités, et la manipulation des résultats devient une norme. Dans le cas du Cameroun, le déploiement de 55 000 observateurs, dont ceux de l’Union africaine, ne peut pas compenser l’absence d’une véritable indépendance du Conseil constitutionnel.
La situation actuelle au Cameroun appelle à une vigilance accrue. La proclamation des résultats par un Conseil constitutionnel perçu comme un outil du pouvoir laisse entrevoir des risques de manipulation. Il est essentiel que les citoyens s’engagent activement dans la défense de la démocratie et exigent une transparence totale dans le processus électoral.
Je vous invite, chers lecteurs, à rester attentifs à l’évolution de cette situation et à faire entendre votre voix. La démocratie ne doit pas être un simple mot, mais un engagement collectif pour un avenir meilleur pour notre pays. Ne laissons pas les autorités décider à notre place.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Phillipe D.
Mis en ligne : 15/10/2025
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