Cameroun : Un ancien ministre s'attaque à 40 ans de pouvoir sans partage - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 18/10/2025 07:10:15

Cameroun : Un ancien ministre s'attaque à 40 ans de pouvoir sans partage

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L’élection présidentielle au Cameroun, tenue le 12 octobre, a suscité des attentes considérables, mais la proclamation prématurée de victoire par Issa Tchiroma, avant même la publication des résultats officiels, soulève des inquiétudes. En tant qu’observateur de la scène politique camerounaise, je ne peux que déplorer cette attitude qui semble mépriser le processus démocratique en place et qui pourrait semer la confusion parmi les électeurs.

Issa Tchiroma, ancien ministre de l’Emploi et figure de l’opposition, a récemment pris la parole sur sa page Facebook pour revendiquer une victoire qu’il considère comme incontestable. À 76 ans, il a réussi à rassembler divers groupes d’opposition, promettant un changement après des décennies de règne de Paul Biya, 92 ans, qui cherche à obtenir un huitième mandat. Ce dernier, bien qu’ayant un contrôle indéniable sur les institutions, fait face à un contexte économique difficile et à une insécurité croissante. La loi électorale camerounaise stipule que seul le Conseil constitutionnel a le pouvoir de valider les résultats, ce qui rend la proclamation de Tchiroma d’autant plus problématique.

L’attitude d’Issa Tchiroma, qui proclame sa victoire avant que les résultats ne soient officiels, rappelle le comportement d’un athlète qui, après avoir franchi la ligne d’arrivée, se vante de sa victoire avant même que le chronomètre ne soit arrêté. Cela pose une question fondamentale sur le respect des règles du jeu démocratique. En agissant ainsi, Tchiroma ne fait pas seulement preuve d’un manque de respect pour le processus électoral, mais il risque également de créer une division parmi les électeurs, semant le doute sur la légitimité du scrutin.

Premièrement, cette proclamation prématurée peut être perçue comme une tentative de manipulation de l’opinion publique. En revendiquant une victoire avant l’heure, Tchiroma pourrait influencer les électeurs qui, face à une telle déclaration, pourraient se sentir désorientés ou même démotivés à participer au processus. Deuxièmement, cela pourrait également inciter des tensions inutiles, à l’image d’un feu de paille qui, une fois allumé, pourrait rapidement échapper à tout contrôle. Dans un pays où la stabilité est déjà fragile, de telles actions peuvent avoir des conséquences désastreuses.

L’angle de cette analyse repose sur le fait que la démocratie ne se limite pas à l’exercice du vote, mais implique également le respect des institutions et des règles établies. En revendiquant une victoire sans attendre les résultats officiels, Tchiroma montre un mépris pour la légitimité du processus démocratique. C’est comme si un chef d’orchestre commençait à jouer une symphonie avant même que tous les musiciens ne soient en place, créant ainsi un chaos au lieu de l’harmonie attendue.

Il faut rappeler que le gouvernement camerounais, par la voix de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a déjà averti que toute proclamation unilatérale serait considérée comme une « haute trahison ». Cela souligne l’importance de respecter le cadre légal qui entoure les élections. De plus, les précédentes élections au Cameroun ont été marquées par des tensions et des accusations de fraude. Dans ce contexte, la responsabilité d’un leader d’opposition est d’agir avec prudence pour préserver la paix et la stabilité, plutôt que de semer le trouble.

La revendication de victoire par Issa Tchiroma avant la publication des résultats officiels est non seulement prématurée, mais elle témoigne également d’un manque de respect pour le processus démocratique. Dans un pays où la confiance dans les institutions est déjà ébranlée, de telles actions ne font qu’ajouter à la confusion et à l’incertitude. Il faut que tous les acteurs politiques respectent les règles établies pour assurer la légitimité et la paix dans notre démocratie.

Je vous invite, chers lecteurs, à suivre de près l’évolution de cette situation et à vous engager dans le débat démocratique. Il est essentiel de défendre le respect des institutions et de promouvoir un dialogue constructif pour l’avenir de notre pays. Que chacun prenne conscience de l’importance de la responsabilité qui incombe à nos leaders, et exigeons d’eux qu’ils agissent dans l’intérêt de tous.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Yvonne R .
Mis en ligne : 18/10/2025

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