Tabagisme au Sénégal : Un poison social qui touche nos enfants - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Santé | Par Eva | Publié le 20/10/2025 11:10:45

Tabagisme au Sénégal : Un poison social qui touche nos enfants

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L’article de Yandé Diop sur le tabagisme au Sénégal, basé sur le rapport GATS-II 2023, révèle une réalité troublante : malgré une loi antitabac reconnue, le pays reste prisonnier de cette addiction. L’incompétence politique face à ce fléau est alarmante et inacceptable.

Le tabagisme est un problème de santé publique majeur dans le monde, causant chaque année la mort de plus de 8 millions de personnes. Au Sénégal, les conséquences économiques et sociales sont dévastatrices, avec des millions perdus en soins de santé et une population souffrant de maladies graves. Bien que le pays ait adopté une loi antitabac en 2014, le constat est amer : le tabac continue de faire des ravages, et les efforts pour endiguer ce fléau semblent vains.

Le rapport GATS-II 2023 souligne un paradoxe frappant : alors que la loi est saluée par des organismes internationaux, le tabagisme reste profondément ancré dans la culture sénégalaise. Environ un adulte sur dix fume, avec des disparités marquées entre les sexes et les milieux urbains et ruraux. Les hommes, véritables champions de cette addiction, fument vingt fois plus que les femmes. Ce phénomène est comparable à une épidémie qui, malgré la disponibilité de vaccins, continue de se propager. L’absence d’application rigoureuse des lois et de programmes de sensibilisation renforce cette situation.

Les statistiques sont accablantes : la moitié des fumeurs désirent arrêter, mais peu d’entre eux bénéficient d’un soutien adéquat. Les moyens d’aide au sevrage sont quasi inexistants, et les substituts nicotiniques demeurent inaccessibles. C’est comme si l’on offrait une bouée de sauvetage à un naufragé, mais en l’empêchant de l’utiliser. De plus, la majorité des foyers fument à l’intérieur, transformant les maisons en véritables « chambres à gaz domestiques », exposant femmes et enfants à des substances toxiques. Ce constat est d’autant plus alarmant qu’il révèle une profonde incompétence politique à protéger la population.

Le Sénégal, avec ses lois admirables sur le papier, semble se complaire dans une illusion de contrôle. Les textes de loi dorment dans les tiroirs, et les contrôles sont rares. La situation actuelle est une véritable farce tragique où les sanctions sont quasi inexistantes, et le marché noir prospère. L’OMS recommande une fiscalité sur le tabac représentant au moins 75 % du prix de vente, mais le Sénégal n’a pas encore franchi ce cap. Ce manque de volonté politique est comparable à un chef d’orchestre qui, malgré une partition parfaite, ne parvient pas à faire jouer son orchestre.

Des études montrent que l’augmentation des taxes sur le tabac est l’une des mesures les plus efficaces pour réduire le tabagisme. Pourtant, au Sénégal, cette solution simple et évidente est ignorée. Les campagnes de communication, bien que reconnues comme essentielles, manquent de ciblage et d’impact. Les jeunes, notamment les femmes, sont de plus en plus visés par des stratégies marketing trompeuses qui associent la cigarette à la modernité et à la liberté. Cela souligne une incapacité à anticiper et à contrer les manœuvres de l’industrie du tabac.

Le rapport GATS-II 2023 met en lumière une réalité que nous ne pouvons plus ignorer : le Sénégal est en proie à une incompétence politique alarmante face à la lutte contre le tabagisme. Les lois existent, mais leur application est défaillante, et les mesures de prévention sont insuffisantes. Il faut que les dirigeants prennent des mesures concrètes pour protéger les citoyens.

Je vous invite, chers lecteurs, à vous engager dans cette lutte. Informez-vous, sensibilisez votre entourage et exigez des actions concrètes de la part de nos responsables politiques. Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix et exiger un avenir sans tabac pour le Sénégal.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Emmanuel Diouf.
Mis en ligne : 20/10/2025

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