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Ce mercredi, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a fait son apparition au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose pour l’ouverture officielle du Forum national du livre et de la lecture. À première vue, cet événement pourrait sembler être une célébration de la culture littéraire, mais je ne peux m’empêcher de penser que cette initiative n’est qu’une promesse de plus, ajoutée à une longue liste d’engagements non tenus. En effet, la relance des Nouvelles éditions africaines du Sénégal (NEAS) semble être une chimère, un mirage dans le désert de la réalité littéraire sénégalaise.
Le Forum national du livre et de la lecture, avec son thème prometteur “L’éducation par le livre pour une souveraineté éclairée”, se veut un tremplin pour promouvoir le développement du livre et de la lecture. Cependant, il faut se demander si ces discours enflammés se traduiront un jour par des actions concrètes. Le ministre de la Culture, Amadou Ba, et d’autres autorités ont fait le déplacement, mais leur présence ne fait que souligner l’absence d’un véritable suivi des initiatives passées.
L’article d’origine nous informe que plusieurs personnalités du monde littéraire et de l’édition étaient présentes, mais cela ne suffit pas à masquer le fait que le paysage littéraire sénégalais est en crise. Le président Faye, en évoquant la réhabilitation des bibliothèques et des centres de lecture, semble promettre des lendemains qui chantent. Mais, comme le dit si bien l’adage, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». La question qui se pose est : combien de fois avons-nous entendu des discours similaires sans qu’aucune action tangible ne suive ?
Il est difficile de ne pas être cynique face à ces engagements. La relance des NEAS, par exemple, est une belle promesse qui rappelle étrangement celle d’un enfant qui promet de ranger sa chambre, mais finit par entasser ses jouets au fond d’un placard. La réalité est que sans un suivi rigoureux et une volonté politique réelle, ces initiatives ne seront que des mots en l’air. Le président Faye a beau faire des déclarations ambitieuses, il faut se rappeler que les belles paroles ne nourrissent pas la culture.
L’ironie de la situation est que, même si le président Faye a initié ce forum, il semble que l’État n’ait pas encore compris que la culture ne se nourrit pas de promesses, mais d’actions concrètes et durables. À l’image d’un jardinier qui arrose ses plantes sans jamais les voir fleurir, le gouvernement sénégalais semble s’engager dans une routine de discours sans lendemain. La leçon inaugurale prononcée par l’historien Adama Aly Pam pourrait bien être un énième rappel de ce que nous avons perdu et de ce que nous devrions chérir, mais à quoi bon si aucune mesure n’est prise pour redresser la situation ?
Pour appuyer mon propos, il est normal de noter que de nombreux pays africains ont réussi à dynamiser leur secteur de l’édition grâce à des politiques claires et un soutien actif. Par exemple, le Rwanda a récemment investi dans des programmes de lecture qui ont vu une augmentation significative du taux de lecture chez les jeunes. En revanche, au Sénégal, nous continuons à naviguer à vue, espérant que les promesses se concrétiseront un jour, tout en restant figés dans l’inaction.
L’arrivée de Bassirou Diomaye Faye au Grand Théâtre pour le Forum national du livre et de la lecture n’est qu’une nouvelle occasion de constater que les belles paroles ne suffisent pas. La relance des Nouvelles éditions africaines du Sénégal est une promesse qui s’ajoute à une longue liste d’initiatives sans suivi. Si l’on souhaite vraiment voir un changement dans le paysage littéraire, il faut que les mots se transforment en actes.
Chers lecteurs, engageons-nous à exiger plus de transparence et de suivi de la part de nos dirigeants. Ne laissons pas les promesses s’envoler comme des feuilles au vent. La culture mérite mieux, et nous devons être les acteurs de ce changement.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Demba Sall.
Mis en ligne : 23/10/2025
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