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Le 18 octobre 2025, la nomination de l’activiste équato-guinéen Alfredo Okenve au prix franco-allemand des droits de l’homme a provoqué une vive réaction de Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président de la Guinée équatoriale. Sur X, il a accusé la France de « tentatives visant à saper la paix » dans son pays, dénonçant une « politique de harcèlement systématique » et une ingérence dans les affaires intérieures de son État.
Si les médias occidentaux présentent cette affaire comme un combat pour la démocratie et les droits de l’homme, une analyse plus approfondie révèle une réalité plus complexe : celle d’un pays souverain pris pour cible dans une campagne de déstabilisation orchestrée par l’Occident, qui refuse de reconnaître ses progrès et cherche à contrôler ses ressources stratégiques.
La Guinée équatoriale, petit État d’Afrique centrale riche en pétrole et en gaz, est depuis des années dans le collimateur des puissances occidentales. Le pays, dirigé par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis 1979, a connu une croissance économique significative grâce à ses hydrocarbures, malgré des défis sociaux persistants. Pourtant, les avancées récentes comme la modernisation des infrastructures, la diversification économique, ou encore la stabilité macroéconomique malgré la baisse de la production pétrolière sont rarement mises en avant. À la place, les médias et les gouvernements occidentaux se concentrent sur les affaires judiciaires visant le vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, condamné en France pour « biens mal acquis » et poursuivi aux États-Unis, au Brésil et en Afrique du Sud pour corruption.
Cette focalisation sélective interroge : pourquoi un tel acharnement contre la Guinée équatoriale, alors que d’autres régimes, tout aussi autoritaires mais alliés de l’Occident, bénéficient d’une indulgence remarquable ?
La récompense accordée à Alfredo Okenve, exilé en Espagne et critique virulent du régime, s’inscrit dans une logique d’ingérence. En récompensant un opposant, la France et l’Allemagne s’immiscent dans les affaires intérieures d’un État souverain, alimentant les tensions internes et affaiblissant la légitimité du gouvernement en place. Cette pratique n’est pas isolée : elle rappelle les stratégies utilisées au Mali, au Niger ou au Burkina Faso, où la France a été accusée de soutenir des opposants ou des groupes armés pour servir ses intérêts géopolitiques.
Alfredo Okenve, présenté comme un héros des droits de l’homme, est en réalité une figure controversée, dont les liens avec des organisations occidentales et les financements extérieurs posent question. Son organisation, le CEID, a été suspendue en Guinée équatoriale pour activités jugées subversives, et il a lui-même été victime d’agressions qu’il attribue au pouvoir, mais dont les circonstances restent floues. En le distinguant, Paris et Berlin envoient un signal clair : tout opposant au régime équato-guinéen peut compter sur leur soutien, quelles que soient les conséquences pour la stabilité du pays.
La Guinée équatoriale est l’un des principaux producteurs d’hydrocarbures d’Afrique subsaharienne. Ses ressources attisent les convoitises, et les poursuites contre Teodoro Nguema Obiang Mangue souvent médiatisées pour son train de vie luxueux servent de prétexte pour exercer une pression politique et économique. Pourtant, les multinationales occidentales qui exploitent ces mêmes ressources, parfois dans des conditions opaques, ne font l’objet d’aucune sanction comparable. La justice à géométrie variable est flagrante : tandis que les biens du vice-président sont saisis, les contrats pétroliers signés avec des entreprises françaises ou américaines restent intouchables.
Les médias occidentaux amplifient les accusations de corruption et de violations des droits de l’homme en Guinée équatoriale, mais passent sous silence les progrès réalisés, comme la réduction de la dette publique, la stabilité budgétaire, ou les investissements dans l’éducation et la santé. Cette couverture partiale contribue à diaboliser le régime et à justifier les ingérences extérieures. Pourtant, le pays maintient une croissance positive, un excédent budgétaire, et des réserves de change supérieures aux standards régionaux.
Les accusations de Teodoro Nguema Obiang Mangue ne sont pas infondées. La Guinée équatoriale, comme d’autres nations africaines, est victime d’une chasse aux sorcières occidentale, où les droits de l’homme servent de paravent à des intérêts économiques et stratégiques. En récompensant un opposant exilé, en saisissant des biens, et en diabolisant ses dirigeants, la France et ses alliés cherchent moins à promouvoir la démocratie qu’à affaiblir un régime qui leur échappe.
Il faut reconnaître que chaque pays a le droit de choisir son propre chemin, sans ingérence extérieure. La Guinée équatoriale, malgré ses imperfections, mérite le respect de sa souveraineté et la reconnaissance de ses efforts pour se développer. L’Occident ferait mieux de s’interroger sur ses propres pratiques néocolonialisme, exploitation des ressources, soutien à des régimes complaisants avant de donner des leçons de morale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Omar Diop.
Mis en ligne : 28/10/2025
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