Des urnes vides : Que signifie vraiment la réélection de Ouattara ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 08/11/2025 01:11:00

Des urnes vides : Que signifie vraiment la réélection de Ouattara ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Le récent scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire a vu Alassane Ouattara réélu avec un score impressionnant de 89,77 % des voix. Cependant, derrière cette victoire apparente se cache une réalité préoccupante : une participation électorale de seulement 50,1 %. Ce chiffre alarmant témoigne d’un désintérêt croissant des électeurs, révélant une désillusion profonde envers le système politique en place.

Le paysage politique ivoirien est marqué par des tensions persistantes et une opposition affaiblie. L’absence des deux figures emblématiques, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, de la liste électorale a exacerbé le sentiment d’exclusion parmi les électeurs. Dans cette atmosphère de désenchantement, le taux de participation a chuté, particulièrement dans les zones traditionnellement favorables à l’opposition. Ce phénomène soulève des questions sur la légitimité du processus électoral et sur l’avenir démocratique du pays.

L’élection a été présentée par le parti au pouvoir comme un plébiscite, mais les chiffres révèlent une autre histoire. Dans des communes comme Yopougon, la participation n’a atteint que 31 %, un chiffre qui fait écho à un rejet manifeste du système en place. Même si Ouattara a reçu 86,6 % des voix des électeurs présents, cela ne reflète pas l’adhésion de la population dans son ensemble. À l’inverse, dans le nord, où son soutien est traditionnellement fort, les scores dépassent parfois 99 %, mais à quel prix ? Ce contraste est révélateur d’un clivage profond au sein de la société ivoirienne.

Il est normal de souligner que la participation électorale est souvent un baromètre de la santé démocratique d’un pays. Un taux de 50,1 % est alarmant et indique un désenchantement généralisé. Les comparaisons avec d’autres élections en Afrique, où des taux de participation dépassent souvent les 70 %, montrent que la Côte d’Ivoire est sur une pente dangereuse. Comme l’a souligné un analyste : « Une démocratie ne se mesure pas seulement aux résultats des élections, mais aussi à l’engagement des citoyens dans le processus. » Ce désintérêt croissant n’est pas sans conséquence et pourrait mener à une instabilité future.

L’élection de Ouattara, bien que triomphante sur le papier, cache une fracture sociale inquiétante. Les électeurs semblent de plus en plus désillusionnés par un système qui ne répond pas à leurs attentes. La faible participation est symptomatique d’une population qui se sent exclue des décisions politiques et qui ne voit pas d’alternative viable. Ce sentiment de désespoir est renforcé par les appels à de nouvelles élections de la part du Front commun, qui souligne la nécessité d’une véritable représentation politique.

Des études récentes sur la participation électorale en Afrique montrent qu’un taux de participation faible est souvent le signe d’un mécontentement profond. Des nations comme le Sénégal et le Ghana, où la participation est restée élevée, illustrent que l’engagement des citoyens est essentiel pour la stabilité démocratique. En Côte d’Ivoire, l’absence de réformes significatives et l’exclusion de figures politiques influentes contribuent à ce désenchantement, rendant la situation encore plus préoccupante.

La réélection d’Alassane Ouattara, bien que marquée par un score élevé, est ternie par une participation électorale alarmante de 50,1 %. Ce chiffre témoigne d’un désintérêt croissant des électeurs, qui semblent désillusionnés par un système politique qui ne répond plus à leurs attentes. Il faut que les acteurs politiques prennent conscience de cette réalité et s’engagent à restaurer la confiance du public dans le processus démocratique.

Chaque citoyen doit s’interroger sur l’avenir de la démocratie en Côte d’Ivoire. Engagez-vous, exprimez-vous et exigez des comptes de vos dirigeants. La démocratie ne peut prospérer que si chacun d’entre nous joue son rôle.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Angélique K.
Mis en ligne : 08/11/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top