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Le président Bassirou Diomaye Faye a marqué l’histoire en proposant, lors de la clôture du 8ème Forum Galien Afrique à Dakar, un Pacte africain pour la souveraineté sanitaire. Fondé sur des financements domestiques accrus, une intégration régionale forte, et une confiance renouvelée dans le secteur privé local, ce pacte n’est pas une utopie, mais une feuille de route concrète pour une Afrique autonome, producteur de sa propre santé. Nous saluons cette initiative comme un tournant décisif, un acte de résistance et de fierté continentale. Le Sénégal, par ses politiques volontaristes et ses partenariats public-privé, se positionne en véritable moteur d’une révolution sanitaire panafricaine.
L’Afrique importe encore plus de 70 % de ses médicaments, une dépendance coûteuse et dangereuse, comme l’a révélé la crise du Covid-19. Pourtant, le continent regorge de ressources humaines, scientifiques et industrielles sous-exploitées. La création de l’Agence africaine du médicament (AMA), opérationnelle depuis 2021, vise à harmoniser les normes et à sécuriser le marché pharmaceutique continental, réduisant ainsi les obstacles réglementaires et les coûts pour les producteurs locaux. Des pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Nigeria montrent déjà la voie, avec une production locale couvrant jusqu’à 80 % de leurs besoins. Le Sénégal, par sa récente convention entre la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) et Médis SA, incarne cette nouvelle dynamique : la préférence nationale dans les achats publics de médicaments n’est pas du protectionnisme, mais un acte de souveraineté économique et de confiance dans l’industrie locale.
La signature de la convention PNA-Médis SA est un symbole fort. Elle consacre la priorité donnée aux producteurs locaux, stimulant ainsi l’emploi, le transfert de technologies et la croissance. Ce choix stratégique s’inscrit dans une vision plus large : l’Afrique doit cesser d’être un simple consommateur pour devenir un acteur clé de la chaîne pharmaceutique mondiale. Le Forum Galien Afrique 2025 a d’ailleurs récompensé des innovations locales, comme la start-up ivoirienne La Ruche Health, lauréate du Prix Galien pour sa plateforme de santé numérique, preuve que l’excellence africaine existe et mérite d’être soutenue.
Le président Faye l’a rappelé : « La souveraineté sanitaire ne se décrète pas, elle se construit par des actes concrets. » Ces actes, ce sont aussi les 24 médicaments prioritaires identifiés par l’Union africaine pour une production locale accélérée, ou encore les investissements dans la recherche, comme ceux portés par l’AMA et les communautés économiques régionales. L’effet d’entraînement est déjà visible : la Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Maroc et d’autres pays s’engagent dans des projets similaires, créant un mouvement continental irréversible.
Produire localement, c’est éviter les ruptures de stock et les surcoûts liés aux importations. L’AMA, en harmonisant les réglementations, facilite la commercialisation transfrontalière et lutte contre les médicaments de mauvaise qualité, un fléau qui touche encore 60 % des produits en circulation dans certaines régions.
L’industrie pharmaceutique est un levier de croissance. Au Maroc, elle représente déjà 70 à 80 % des besoins nationaux et des milliers d’emplois. Le Sénégal, en misant sur ses entreprises comme Médis SA, peut reproduire ce succès.
La pandémie a montré les limites de la dépendance. Une Afrique productrice de ses vaccins et médicaments essentiels sera mieux armée pour affronter les prochaines épidémies.
L’AMA et les initiatives comme le Prix Galien Afrique fédèrent les acteurs autour d’un projet commun. « Notre ambition dépasse nos frontières », a souligné Faye. C’est cette unité qui fera la force de l’Afrique.
Au Maroc, 80 % de couverture des besoins pharmaceutiques, grâce à des partenariats public-privé et une politique industrielle volontariste. En Afrique du Sud, leader en formulation pharmaceutique, avec une production locale couvrant plus de la moitié de la demande. Le Nigeria et Kenya développement d’usines de principes actifs, soutenues par des investissements internationaux.
Ces exemples prouvent que la souveraineté sanitaire n’est pas un rêve, mais une réalité en construction.
Oui, et il le fait déjà. En combinant vision politique, innovation et coopération régionale, le Sénégal montre que l’autonomie sanitaire est à portée de main. Le Pacte proposé par Faye n’est pas seulement une déclaration d’intention, mais un appel à l’action collective. Aux autres pays africains de s’en inspirer, aux partenaires internationaux de soutenir cette dynamique, et aux citoyens de croire en ce projet.
La question n’est plus de savoir si l’Afrique peut y parvenir, mais quand. Et le Sénégal, par son exemple, accélère la réponse.
« Ce n’est pas une utopie. C’est un chemin exigeant, mais possible, si nous restons unis. » Bassirou Diomaye Faye.
L’Afrique a les moyens de son indépendance sanitaire. À nous de les mobiliser.
Et vous, lecteur, que seriez-vous prêt à faire pour soutenir cette révolution sanitaire africaine ?
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yves Sagna.
Mis en ligne : 13/11/2025
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