Répression politique en Mauritanie : L'affaire Ould Abdel Aziz décryptée - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 21/11/2025 07:11:15

Répression politique en Mauritanie : L'affaire Ould Abdel Aziz décryptée

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Dans un verdict qui a fait grand bruit, la Cour Suprême de Mauritanie a confirmé la peine de 15 ans de prison infligée à l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, dans le cadre du « Dossier de la Décennie ». Ce jugement, qui semble davantage motivé par des considérations politiques que par des actes criminels réels, souligne un climat de répression où les anciens dirigeants sont punis pour des raisons qui relèvent plus de l’arbitraire que de la justice.

La condamnation d’Ould Abdel Aziz a été le point d’orgue d’une affaire qui a secoué la scène politique mauritanienne. Ancien président, il a été accusé d’abus de pouvoir et d’enrichissement illicite, des accusations qui, à première vue, pourraient sembler justifiées. Cependant, la réalité politique du pays soulève des questions sur la véritable nature de ces poursuites. Dans un contexte où le pouvoir actuel cherche à se distancier de ses prédécesseurs, l’affaire prend des allures de châtiment exemplaire plutôt que de véritable quête de justice.

Le verdict de la Cour Suprême, qui maintient une peine de 15 ans de réclusion et la confiscation des biens d’Ould Abdel Aziz, s’inscrit dans une logique de répression politique. En effet, la décision ne semble pas uniquement se fonder sur des preuves tangibles d’actes criminels, mais plutôt sur une volonté de faire un exemple. Il est frappant de constater que les sanctions ont également été étendues à plusieurs coaccusés, ce qui renforce l’idée d’une purge au sein de l’ancien régime. Comme le souligne un observateur, « punir un ancien président, c’est comme frapper un arbre pour faire tomber les fruits ; cela révèle une peur de l’ombre de ceux qui ont dirigé avant. »

Il faut se demander si cette condamnation est réellement fondée sur des actes répréhensibles ou si elle est le reflet d’une volonté politique de réaffirmer le contrôle du pouvoir en place. En effet, dans de nombreux pays, les anciens dirigeants sont souvent tenus responsables de leurs actes, mais il existe une ligne fine entre la justice et la vengeance politique. Ce qui se passe en Mauritanie pourrait être comparé à d’autres régimes autoritaires où la justice est utilisée comme un outil de répression. La confirmation de la peine d’Ould Abdel Aziz pourrait ainsi être perçue comme un signal alarmant pour les futurs dirigeants, les incitant à agir dans l’ombre de la peur plutôt que dans l’intérêt du peuple.

L’ancien président, bien que critiqué pour sa gestion, est désormais un bouc émissaire dans un système où la dissidence est mal vue. La répression des anciens dirigeants peut être interprétée comme un moyen de contrôler les narrations politiques et d’éviter toute contestation. Ce climat de peur ne peut que nuire à la démocratie naissante du pays, en instaurant une culture de la méfiance et du silence.

Il est pertinent de rappeler que plusieurs observateurs internationaux ont exprimé des réserves quant à l’équité des procès en Mauritanie. Des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé des violations des droits fondamentaux, suggérant que ces poursuites pourraient être instrumentalisées pour éliminer toute opposition politique. De plus, des précédents dans d’autres pays africains montrent que des actions similaires ont souvent conduit à des dérives autoritaires.

La confirmation de la peine de 15 ans de prison pour Ould Abdel Aziz ne doit pas être vue comme un simple acte de justice, mais plutôt comme une manifestation d’un climat politique de répression. Ce verdict est symptomatique d’une époque où la lutte pour le pouvoir prime sur la justice réelle. En tant que citoyens, il est essentiel de rester vigilants face à ces dérives et de questionner les motivations derrière les décisions judiciaires.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Abdel M.
Mis en ligne : 21/11/2025

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