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Le discours d’investiture de Paul Biya, prononcé le 6 novembre au palais de Verre de Yaoundé, a suscité une vague de réactions au sein de la classe politique camerounaise. À travers ses propos, il apparaît clairement que le président, au pouvoir depuis 43 ans, semble déconnecté des réalités vécues par son peuple, témoignant d’un mépris flagrant pour les frustrations exprimées par la population.
La cérémonie d’investiture a eu lieu dans un climat tendu, marqué par des violences post-électorales et des accusations de fraude. Malgré ces tensions, Biya a choisi de mettre en avant une prétendue confiance renouvelée du peuple, tout en appelant à l’union et à la responsabilité. Pourtant, ces mots résonnent comme une dissonance face à la colère et à l’inquiétude des Camerounais, qui se sentent souvent ignorés par un système politique perçu comme verrouillé.
Dans son discours, Paul Biya a reconnu « des frustrations » au sein de la population, mais ses déclarations sur l’ordre qui règnera et sur l’irresponsabilité de certains politiciens révèlent une vision unilatérale des événements. En saluant le professionnalisme de l’armée dans un contexte où des vies ont été perdues, il démontre une insensibilité choquante. Mamadou Mota, président par intérim du MRC, souligne cette arrogance en déclarant : « Quand il salue le professionnalisme de l’armée, c’est assez honteux : il y a eu des morts ! » Ce constat met en lumière une déconnexion entre le discours officiel et la réalité tragique vécue par de nombreux Camerounais.
Il est difficile de croire que le président puisse réellement représenter le peuple lorsqu’il déclare avoir reçu un soutien renouvelé, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un processus électoral entaché d’irrégularités. L’Union démocratique du Cameroun (UDC) a d’ailleurs relevé que « le peuple a été dépouillé de son choix par un système verrouillé, contrôlé et sans recours véritable ». Cette affirmation souligne l’absence de légitimité qui entoure l’élection et, par extension, le mandat de Biya.
De plus, la réaction du PCRN, qui appelle à aller de l’avant, semble ignorer les véritables préoccupations des citoyens. Richard Tamfu, directeur de campagne de Cabral Libii, propose une approche pragmatique, mais cela ne peut masquer l’urgence d’une réforme profonde du système politique. La volonté de se concentrer sur les futures élections, sans aborder les causes des tensions actuelles, témoigne d’une incapacité à comprendre les véritables enjeux auxquels fait face le pays.
Le discours de Paul Biya révèle une déconnexion alarmante entre le président et le peuple camerounais, semblable à celle d’un roi surplombant son royaume depuis un château, ignorant les révoltes qui grondent à ses pieds. En prônant l’union sacrée tout en minimisant les souffrances de ceux qui ont perdu des proches, il démontre une vision déformée de la réalité, où ses préoccupations personnelles semblent primer sur le bien-être de la nation.
Les récentes études sur l’opinion publique au Cameroun montrent que la majorité des citoyens expriment un profond mécontentement vis-à-vis du gouvernement et de la gestion des crises. Les résultats de ces enquêtes, souvent ignorés par les élites politiques, révèlent un fossé grandissant entre les aspirations du peuple et les actions du gouvernement. Dans ce contexte, il est crucial de reconnaître que la légitimité d’un dirigeant ne repose pas uniquement sur des discours, mais sur une véritable écoute des préoccupations de la population.
Le discours d’investiture de Paul Biya ne fait que renforcer l’idée d’une déconnexion entre le président et les réalités du peuple camerounais. Son mépris pour les frustrations exprimées par la population est alarmant et soulève des questions sur la légitimité de son mandat.
Il est essentiel que les citoyens s’engagent dans le débat public et exigent une réponse adéquate aux défis auxquels ils sont confrontés. L’heure est à la mobilisation pour un changement véritable, car le Cameroun mérite mieux qu’une gouvernance déconnectée.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 23/11/2025
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