Cinquante ans d'illusions : La jeunesse angolaise crie son désespoir - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 26/11/2025 01:11:00

Cinquante ans d'illusions : La jeunesse angolaise crie son désespoir

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L’Angola célèbre cette année le cinquantième anniversaire de son indépendance, un événement qui devrait être synonyme de fierté et de célébration. Pourtant, derrière les festivités, la jeunesse angolaise ressent un profond sentiment de désillusion. Alors que les promesses de prospérité et de justice sociale restent lettre morte, il est normal de se demander : que vaut cette liberté si elle ne se traduit pas en opportunités concrètes pour les jeunes ?

L’Angola, depuis sa proclamation d’indépendance le 11 novembre 1975, a traversé des tumultes, notamment une guerre civile dévastatrice qui a laissé des cicatrices profondes. Aujourd’hui, la majorité de la population, née après ce conflit, se retrouve confrontée à une réalité amère. Bien que le pays regorge de ressources naturelles, comme le pétrole et les diamants, la richesse ne profite qu’à une minorité. La jeunesse, qui représente plus de 70 % de la population, se débat dans un océan de chômage et de précarité, semblable à un navire à la dérive sans boussole.

L’Angola est riche en ressources, mais ses infrastructures sont désespérément insuffisantes. La capitale, Luanda, est un exemple frappant de cette dualité, où des gratte-ciels modernes côtoient des bidonvilles. En effet, l’indice de développement humain de l’ONU place l’Angola au 148ᵉ rang mondial, un chiffre qui fait froid dans le dos. Même si des progrès ont été réalisés depuis la fin de la guerre civile, le fossé entre les promesses et la réalité reste béant.

Sous la présidence de João Lourenço, il est vrai que des efforts ont été faits pour sortir d’une économie dépendante du pétrole. Cependant, ces initiatives ne suffisent pas à masquer la réalité : la rente pétrolière finance toujours plus de 80 % du budget de l’État. Les jeunes diplômés, à la recherche d’un emploi stable, se heurtent à un marché du travail dominé par l’économie informelle. Comme le dit l’économiste Francisco Paulo, « le problème n’est plus la guerre, mais la distribution des richesses et la liberté économique ». En d’autres termes, l’indépendance ne garantit pas la liberté, mais plutôt une résistance à un système qui les marginalise.

La jeunesse angolaise, qui a grandi dans un climat d’incertitude, se sent piégée dans un cycle de promesses non tenues. Les paroles du philosophe Domingos da Cruz résonnent avec force : « Cinquante ans après l’indépendance, on ne peut pas parler de liberté, seulement de résistance ». Cette résistance est palpable dans les rues, où les jeunes se battent pour faire entendre leur voix, mais sont souvent confrontés à un pouvoir qui les craint. Comme une plante qui pousse dans un sol stérile, leur potentiel est étouffé par un manque d’opportunités.

Des millions d’enfants restent exclus du système éducatif, et les femmes continuent d’être marginalisées dans un contexte patriarcal. Malgré quelques avancées, la réalité est que les inégalités persistent, et l’éducation, censée être le levier de changement, reste inaccessible pour beaucoup. La consultante sociale Sizaltina Cutaia souligne à juste titre que « les jeunes veulent simplement vivre dans un pays où ils peuvent s’accomplir, sans devoir s’affilier à un parti politique ». Ce désir d’autonomie et de dignité est un cri du cœur que le gouvernement doit entendre.

Cinquante ans après l’indépendance, l’Angola est à un carrefour. La paix est là, mais elle est fragile et incomplète. Les promesses de dignité, d’égalité et de prospérité se sont évanouies pour la majorité de la population. La jeunesse angolaise mérite mieux que des mots creux ; elle mérite des actions concrètes.

Citoyens du monde, nous devons soutenir cette jeunesse en quête de changement. Engageons-nous à faire entendre leur voix, à réclamer des réformes et à promouvoir une véritable justice sociale. L’avenir de l’Angola dépend de nous tous.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Carlos T.
Mis en ligne : 26/11/2025

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