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Le procès de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils, Noureddin Bongo Valentin est une farce grotesque. Ce qui aurait pu être une occasion de rendre justice se transforme en une mascarade révélant l’absence d’une véritable justice au Gabon. Ce procès, loin d’être un acte de légitimité, n’est qu’une mise en scène orchestrée par un régime qui cherche à se donner une image de droiture tout en piétinant les principes fondamentaux de la justice.
Depuis le coup d’État d’août 2023, le Gabon traverse une période de turbulences politiques. Sylvia Bongo et son fils, arrêtés lors de cette prise de pouvoir, ont fui le pays en mai 2025, affirmant qu’ils ne se présenteraient pas à leur procès. Le porte-parole de la présidence, Théophane Nzame Nze Biyoghe, a récemment accusé Noureddin de tenter de déstabiliser le pays à travers des vidéos compromettantes diffusées sur les réseaux sociaux. Ce contexte tendu soulève des questions sur l’impartialité et l’intégrité de la justice gabonaise.
Le texte dépeint un tableau troublant d’un système judiciaire apparemment soumis au pouvoir en place. La décision de juger Sylvia Bongo et son fils par contumace, alors qu’ils résident à l’étranger et ne reconnaissent pas la légitimité de ce procès, illustre le caractère biaisé de cette procédure. Les avocats des accusés qualifient ce procès de « simulacre », une étiquette qui résonne avec la réalité d’une justice instrumentalisée.
La première faille de ce procès est son manque de transparence. La justice gabonaise, déjà ternie par des soupçons d’instrumentalisation politique, ne peut prétendre à l’équité dans un contexte où les accusés sont absents et leurs avocats refusent de participer. Ce procès rappelle les procès politiques d’antan, où les vérités étaient tues et les coupables désignés à l’avance. Comme l’a souligné Alain Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre et figure de l’opposition, « ce procès aurait dû être celui de la réhabilitation de la justice. Il va être le procès de la justice. » Cette déclaration résume parfaitement l’ironie tragique de la situation.
Ensuite, la manière dont le pouvoir en place utilise ce procès pour renforcer son autorité est révélatrice. En poursuivant des figures emblématiques de l’ancienne administration, le régime actuel cherche à se légitimer aux yeux du peuple, tout en étouffant toute contestation. Ce procès est un écran de fumée, une tentative désespérée de détourner l’attention des véritables enjeux qui minent le pays.
Le procès de Sylvia Bongo et de son fils est donc perçu comme une mascarade, un théâtre où le pouvoir joue le rôle du justicier, tout en continuant d’opprimer ceux qui osent s’opposer. Cette situation n’est pas sans rappeler les procès politiques dans d’autres régimes autoritaires, où la justice devient un outil de répression plutôt qu’un moyen de rendre des comptes. La déconnexion entre les aspirations du peuple gabonais et les actions de son gouvernement est alarmante et soulève des questions fondamentales sur l’avenir du pays.
Pour renforcer cette analyse, il est important de rappeler que le Gabon a une longue histoire de gouvernance opaque et de corruption. Les institutions judiciaires, souvent critiquées pour leur manque d’indépendance, peinent à établir une confiance nécessaire à la construction d’un véritable État de droit. Les accusations de crimes économiques portées contre Sylvia Bongo et son fils ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’une corruption systémique qui gangrène le pays depuis des décennies.
Le procès de Sylvia Bongo et de Noureddin Bongo Valentin est un triste reflet de l’état de la justice au Gabon. Ce n’est pas un acte de justice, mais une mascarade qui ne fait qu’accentuer la crise de confiance entre le peuple et ses dirigeants. L’absence de transparence et d’équité dans ce procès ne peut que renforcer la conviction que le Gabon mérite mieux.
Il faut que les gabonais s’unissent pour exiger une justice véritable, indépendante et équitable. Ne laissons pas cette mascarade se poursuivre sans réagir. Engageons-nous pour un changement réel et durable au Gabon.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Amadou Ciré.
Mis en ligne : 27/11/2025
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