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Le 13 novembre 2025, le Ministère de l’Éducation nationale a dévoilé son projet de budget pour 2026, affichant une hausse des crédits alloués à l’éducation. Toutefois, derrière ces chiffres encourageants se cache une réalité souvent décevante : les promesses d’amélioration des conditions d’apprentissage se traduisent fréquemment par des effets d’annonce, sans impact réel sur le terrain.
Le budget 2026 de l’Éducation nationale s’élève à 990,75 milliards F CFA, soit une augmentation de 15,7 milliards F CFA par rapport à 2025. Cette décision a été présentée comme un signe fort de l’engagement de l’État envers la transformation du système éducatif. Cependant, il est légitime de s’interroger sur la capacité réelle de ces investissements à améliorer significativement les conditions d’apprentissage des élèves, notamment dans un pays où les infrastructures scolaires sont souvent insuffisantes.
L’annonce d’un budget en hausse peut sembler positive à première vue. Cependant, l’expérience passée montre que les augmentations budgétaires ne se traduisent pas toujours par des changements concrets. Par exemple, le gouvernement a souvent promis des améliorations dans la construction d’écoles et la réhabilitation des infrastructures, mais les résultats sur le terrain demeurent mitigés. À l’instar d’un feu d’artifice qui brille intensément avant de s’éteindre, les engagements pris sont souvent spectaculaires mais laissent peu de traces durables.
Premièrement, la mise en œuvre de la Stratégie nationale des Infrastructures et Équipements scolaires (SNIES) reste à prouver. Les retards dans les projets de construction et de réhabilitation sont fréquents, ce qui soulève des doutes sur la capacité du ministère à respecter ses engagements. Deuxièmement, l’accélération de la résorption des abris provisoires, qui a été maintes fois promise, n’a pas encore porté ses fruits. Les élèves continuent d’étudier dans des conditions précaires, ce qui nuit à leur apprentissage.
De plus, l’expansion des LYNAQE et le déploiement des outils numériques éducatifs, bien que présentés comme des priorités, risquent de ne pas atteindre les populations les plus vulnérables. Ces initiatives peuvent ressembler à un pansement sur une plaie béante, où les véritables besoins des élèves ne sont pas satisfaits. L’éducation inclusive et le soutien aux élèves vulnérables sont souvent relégués au second plan face à des projets plus visibles mais moins impactant.
L’angle critique de cette analyse repose sur le constat que, malgré les promesses répétées, les résultats concrets font souvent défaut. Les discours politiques sont souvent éloignés des réalités vécues par les élèves et les enseignants. À titre d’exemple, la situation des cantines scolaires, qui devrait être une priorité pour garantir une alimentation adéquate aux élèves, demeure précaire et inégale d’une région à l’autre. Le contraste est frappant avec les discours optimistes du ministère, qui semblent ignorer la souffrance quotidienne des élèves.
Des études montrent que les investissements dans l’éducation ne suffisent pas à eux seuls à garantir un meilleur apprentissage. Il est essentiel d’accompagner ces investissements d’une gestion rigoureuse et d’une évaluation des résultats. Les exemples de pays ayant réussi à transformer leur système éducatif montrent que l’investissement financier doit être associé à des réformes structurelles et à une formation adéquate des enseignants.
Bien que le budget 2026 de l’Éducation nationale affiche une hausse significative, les promesses d’amélioration des conditions d’apprentissage restent souvent lettre morte. Il faut rester vigilant face à ces effets d’annonce qui, comme des mirages, laissent entrevoir des horizons radieux sans jamais s’y rendre.
Les citoyens doivent exiger des comptes et s’engager dans le débat public pour s’assurer que les promesses se traduisent par des actions concrètes. L’éducation de nos enfants ne devrait pas être un sujet de discours, mais bien une priorité d’action.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : El Hadji B.
Mis en ligne : 30/11/2025
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