La Cour suprême de Guinée : Complice d'une mascarade électorale ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 01/12/2025 01:12:00

La Cour suprême de Guinée : Complice d'une mascarade électorale ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

La récente décision de la Cour suprême de Guinée, qui a validé la liste définitive des neuf candidats pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025, soulève de sérieuses inquiétudes quant à la légitimité de ce scrutin. En excluant les figures majeures de l’opposition, la situation ne peut qu’évoquer une mascarade démocratique, remettant en question la crédibilité de l’ensemble du processus électoral à venir.

La Guinée se prépare à une élection présidentielle dans un climat politique déjà tendu. Le président de la transition, Mamadi Doumbouya, se retrouve face à une liste de candidats qui, à première vue, semblent manquer de l’envergure nécessaire pour représenter l’ensemble des aspirations du peuple guinéen. La décision de la haute juridiction d’écarter des figures emblématiques comme Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré ou l’ancien président Alpha Condé ne peut être perçue que comme une stratégie délibérée pour affaiblir l’opposition et renforcer un pouvoir déjà contesté.

La liste validée par la Cour suprême comprend des personnalités politiques moins connues, telles qu’Abdoulaye Abye Sylla et Faya Millimouno, qui, bien que respectables, n’ont pas le même poids que les leaders exclus. Les 18 recours déposés par les candidats déboutés ont tous été rejetés, ce qui témoigne d’un manque de transparence et d’équité dans le processus électoral. En effet, des candidats comme Ousmane Kaba ont été écartés pour des raisons administratives, tandis que d’autres, comme Aboubacar Diakité, sont dans l’impossibilité de se présenter en raison de leur détention. Ce traitement inéquitable rappelle les pratiques d’autres régimes autoritaires où les élections sont souvent un simple exercice de façade, destinées à donner une illusion de démocratie.

L’exclusion des leaders de l’opposition soulève des questions fondamentales sur la représentativité et la légitimité du scrutin à venir. Le fait que ces figures politiques aient été écartées sans justification solide ne peut qu’alimenter le scepticisme des citoyens quant à la sincérité des intentions du gouvernement. En effet, une élection sans véritable opposition n’est rien d’autre qu’un spectacle où les résultats sont déjà écrits d’avance, semblable à une pièce de théâtre où les acteurs n’ont pas le droit de changer le script. Une telle situation pourrait engendrer une désaffection des électeurs, qui pourraient percevoir ce processus comme une parodie de démocratie.

La perspective d’une mascarade démocratique est d’autant plus préoccupante dans un pays où les institutions doivent encore gagner la confiance du peuple. En excluant les voix critiques, la transition guinéenne semble privilégier la consolidation du pouvoir au détriment d’un véritable dialogue politique. Cela ne fait qu’accroître le fossé entre les gouvernants et les gouvernés, rendant la réconciliation nationale encore plus difficile. La légitimité d’une élection repose sur la participation de tous les acteurs politiques, et l’absence de ces leaders essentiels ne peut que renforcer les tensions sociales.

Des exemples récents dans d’autres pays africains montrent que des élections sans opposition significative peuvent mener à des troubles civils et à une instabilité prolongée. Les cas du Zimbabwe et du Burundi illustrent comment l’absence de compétition réelle peut engendrer des crises politiques durables. En Guinée, le risque d’une telle dérive est palpable, d’autant plus que les citoyens, déjà désillusionnés, pourraient être poussés à la désobéissance civile face à des élections jugées inéquitables.

La décision de la Cour suprême de valider une liste de candidats sans les principaux leaders de l’opposition jette une ombre sur la légitimité de l’élection présidentielle à venir. Ce processus, qui devrait être un moment de démocratie et de choix pour le peuple guinéen, risque de se transformer en une simple mascarade, renforçant l’idée que le pouvoir actuel ne cherche qu’à maintenir son emprise.

Il faut que les citoyens guinéens s’engagent activement dans le débat public, questionnent les décisions prises et exigent un processus électoral transparent et inclusif.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alseyni Barry.
Mis en ligne : 29/11/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top