Jérôme Bandiaky : Victime d'un système judiciaire à deux vitesses ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Maimouna | Publié le 05/12/2025 03:12:30

Jérôme Bandiaky : Victime d'un système judiciaire à deux vitesses ?

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L’affaire Jérôme Bandiaky, surnommé « Sniper », soulève des interrogations profondes sur le respect des droits de l’homme et la présomption d’innocence dans le cadre judiciaire sénégalais. Alors que l’individu est actuellement en détention préventive, son dossier s’alourdit avec des accusations graves, mais le manque de procès équitable suscite des préoccupations légitimes.

Jérôme Bandiaky a déjà été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Dakar pour des infractions liées à la détention illégale d’armes et à l’escroquerie. Toutefois, l’affaire prend une tournure plus sombre avec de nouvelles inculpations, notamment pour séquestration, assassinat, viol et menaces de mort, dans le cadre de la mystérieuse disparition de l’adjudant-chef Didier Badji et du sergent Fulbert Sambou. Alors que le corps de Sambou a été retrouvé en mer, les circonstances de sa mort demeurent floues, et Badji reste introuvable. Ce contexte dramatique met en lumière les lacunes du système judiciaire.

Le dossier de Bandiaky s’est enrichi d’accusations sérieuses, mais l’absence de procès équitable soulève des doutes sur la légitimité de ces charges. En effet, comme le souligne un avocat de la défense, Me Djiby Diallo, son client n’a jamais été entendu dans cette affaire, tant par la police que par la gendarmerie. Cela rappelle la célèbre maxime selon laquelle « toute personne est présumée innocente jusqu’à preuve du contraire », un principe fondamental qui semble être mis à mal dans cette affaire. Les témoignages recueillis, bien que jugés déterminants, ne devraient pas remplacer le droit à un procès juste.

La détention préventive de Bandiaky sans procès soulève des questions importantes concernant les droits de l’homme. Dans une démocratie, il faut que chaque individu bénéficie d’un traitement équitable, indépendamment des accusations portées contre lui. Comparativement, dans des systèmes judiciaires où la présomption d’innocence est respectée, les accusés ont la possibilité de se défendre avant d’être condamnés. En l’absence d’une telle garantie, le risque d’injustice devient alarmant.

De plus, la précipitation avec laquelle les charges ont été étendues, suite à des témoignages, peut être interprétée comme un signe d’une enquête biaisée. La justice doit être un processus rigoureux, et non une réaction impulsive à des allégations. Le fait que Bandiaky n’ait pas eu l’occasion de se défendre contre ces nouvelles accusations est préoccupant et pourrait avoir des répercussions sur la perception de l’intégrité du système judiciaire.

Dans le cadre de cette affaire, il est essentiel de considérer les implications plus larges de la détention préventive sur la société. Les droits de l’homme ne doivent pas être des concepts abstraits, mais des réalités vécues. La détention sans procès équitable peut créer un précédent dangereux, où les individus sont jugés non pas sur des preuves tangibles, mais sur des suppositions et des témoignages. Cela pourrait mener à une culture de peur et de méfiance envers les institutions judiciaires, sapant ainsi les fondements mêmes de la justice.

Des enquêtes sur des affaires similaires dans d’autres pays montrent que des détentions prolongées sans procès peuvent engendrer des violations des droits de l’homme. Par exemple, des pays où la détention préventive est utilisée de manière abusive ont souvent vu une augmentation des tensions sociales et une perte de confiance envers le système judiciaire. En outre, des organisations internationales ont régulièrement dénoncé de telles pratiques, appelant à un respect strict des normes de justice.

La situation de Jérôme Bandiaky met en exergue des préoccupations majeures concernant le respect des droits de l’homme et la présomption d’innocence. La détention préventive sans procès équitable est non seulement problématique sur le plan légal, mais elle menace également les principes fondamentaux de la justice. Il faut que la société s’engage à défendre ces valeurs essentielles.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Fatoumata T.
Mis en ligne : 05/12/2025

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