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Les récentes déclarations de Donald Trump sur la guerre au Soudan, où il exprime son intention de mettre fin aux « atrocités » avec l’appui d’acteurs régionaux, provoquent des réactions divergentes. L’intervention d’une personnalité extérieure dans un conflit aussi complexe suscite des interrogations, notamment sur le risque d’aggraver la situation plutôt que d’y apporter une véritable solution.
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est ravagé par un affrontement meurtrier entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR), plongeant la population dans une crise humanitaire majeure. Dans ce contexte, la volonté de Trump d’engager un dialogue entre les parties, à la demande du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, attire l’attention. Mais cette initiative soulève des questions sur sa pertinence et son efficacité réelle.
L’annonce publiée sur Truth Social, dans laquelle Trump affirme vouloir coopérer avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte pour mettre fin au conflit, peut sembler positive à première vue. Le président américain s’y présente comme un acteur déterminant, mais cette posture peut être perçue comme une ingérence mal calculée. Le remerciement exprimé par Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée soudanaise, ne doit pas occulter les enjeux internes : le conflit soudanais est profondément enraciné dans des rivalités locales et des intérêts géopolitiques complexes, qui dépassent largement les initiatives diplomatiques venues de l’extérieur.
La réalité du terrain demeure extrêmement délicate. Les FSR n’ont pas encore commenté la proposition de Trump, même si elles se disent ouvertes au dialogue. Cela pose la question de la légitimité d’un Quartet composé d’acteurs étrangers pour régler un conflit avant tout interne. L’expérience de la Libye montre d’ailleurs que l’implication de puissances étrangères peut intensifier les tensions plutôt que les apaiser.
Plusieurs observateurs, dont Cameron Hudson du Centre pour les études stratégiques et internationales, estiment que Trump n’aura pas la capacité d’influencer réellement la situation. Les médiations indirectes, souvent menées par des pays comme l’Arabie saoudite ou les Émirats, tendent à alimenter des jeux de pouvoir au détriment des besoins urgents du peuple soudanais.
L’intervention de figures extérieures, en particulier des dirigeants cherchant à renforcer leur image internationale, risque de compliquer davantage une crise déjà explosive. Les interventions étrangères, présentées comme des tentatives de stabilisation, ont souvent généré des effets secondaires dramatiques lorsqu’elles ne tiennent pas compte des réalités locales.
Les études sur les conflits africains montrent que ces démarches sont fréquemment motivées par des intérêts stratégiques plutôt que par une volonté sincère de ramener la paix. Dans le cas du Soudan, les initiatives de Trump peuvent masquer des objectifs politiques éloignés des besoins réels des populations touchées.
Les propos de Donald Trump, même s’ils sont accueillis favorablement par certains responsables, soulèvent donc des inquiétudes sur l’impact d’une intervention extérieure dans un conflit d’une telle complexité. La crise soudanaise nécessite des solutions émergentes du terrain, portées par une compréhension profonde des dynamiques internes, plutôt que des actions symboliques décidées à distance.
Il est essentiel que les citoyens et les observateurs internationaux prennent conscience des enjeux qui traversent le Soudan. S’informer, participer au débat et soutenir des approches respectueuses de la souveraineté et des besoins du peuple soudanais constitue une étape cruciale vers une paix durable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Doudou Fall.
Mis en ligne : 10/12/2025
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