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Récemment, les vendeurs de café à Dakar ont été confrontés à une annonce surprenante : l’instauration d’une nouvelle taxe d’hygiène de 18 000 francs CFA tous les six mois. Bien que cette décision puisse paraître accablante, elle ouvre également la voie à un renforcement de la régularisation du secteur informel. Si cette mesure est appliquée avec transparence et clarté, elle pourrait faciliter une meilleure intégration des travailleurs informels dans l’économie formelle.
La situation des acteurs de ce secteur reste délicate. À Yoff, nombre de commerçants ont exprimé leur confusion face à cette exigence, d’autant plus qu’ils paient déjà une contribution municipale mensuelle de 8 000 francs CFA. La surprise et l’inquiétude exprimées traduisent un besoin profond : celui d’un encadrement qui ne soit pas vécu comme une pression supplémentaire, mais plutôt comme un moyen de sécuriser et de valoriser leur travail.
Les préoccupations des vendeurs montrent qu’ils se sentent pris au dépourvu par cette nouvelle taxe, notamment en raison du manque d’explications officielles. Pourtant, au-delà de cette réaction spontanée, il devient nécessaire d’examiner la portée constructive qu’une régulation bien conçue pourrait offrir. Comme l’a affirmé un vendeur : « C’est bizarre ce qui se passe dans ce pays. Nous n’avons jamais payé cette somme ». Malgré cela, cette contribution pourrait être interprétée comme un pas vers une reconnaissance accrue de leur statut.
Premièrement, une régulation adaptée pourrait permettre aux travailleurs d’accéder à des droits et protections dont ils sont souvent exclus. En précisant les modalités des taxes, les autorités locales pourraient créer un cadre donnant accès à des services tels que la santé ou la retraite. Cette taxe pourrait ainsi devenir un moyen d’obtenir des avantages concrets.
Deuxièmement, la transparence dans l’application des prélèvements reste indispensable. En mettant en place des canaux d’échange clairs, les autorités seraient en mesure d’apaiser les inquiétudes et de renforcer la confiance. Cela souligne l’importance d’une communication bien établie, comparable à un jardin qui s’épanouit lorsque ses racines reçoivent les soins nécessaires.
Ce contexte offre une chance de transformer une obligation en moteur de transformation. Cette taxe pourrait encourager les travailleurs informels à formaliser leur activité, leur permettant de bénéficier de protections sociales et d’une plus grande stabilité économique. Elle pourrait aussi améliorer la collecte des impôts, cruciale pour le développement des infrastructures locales.
Des études montrent que les pays ayant réussi à intégrer le secteur informel dans l’économie formelle ont enregistré une croissance notable. En Colombie, des mesures similaires ont favorisé l’augmentation du nombre d’entrepreneurs enregistrés, entraînant une hausse des recettes fiscales et une amélioration du niveau de vie. Ce type d’expérience pourrait inspirer les autorités sénégalaises à adopter des stratégies comparables, en misant notamment sur la sensibilisation et la formation des travailleurs.
Même si cette annonce a suscité des inquiétudes chez les vendeurs de café de Dakar, elle constitue aussi une occasion de repenser la régularisation du secteur informel. Une démarche claire et transparente permettrait de transformer cette obligation en levier de développement économique et social. La transition vers une économie plus structurée peut sembler difficile, mais elle porte en elle de véritables perspectives d’évolution.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pape Gueye.
Mis en ligne : 13/12/2025
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