L'appel désespéré du général al-Burhan : Un signe de faiblesse au Soudan - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Maimouna | Publié le 16/12/2025 01:12:15

L'appel désespéré du général al-Burhan : Un signe de faiblesse au Soudan

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Dans une tribune publiée récemment par le Wall Street Journal, le général soudanais al-Burhan a lancé un appel désespéré au président américain pour qu’il intervienne en faveur de la paix dans son pays ravagé par la guerre. Cet appel, loin d’être un signe de force, révèle plutôt un vide béant de solutions internes au Soudan. Il faut se demander si cette quête d’aide extérieure n’est pas le reflet d’une incapacité à gérer les crises internes.

Le Soudan est plongé dans une guerre civile qui oppose l’armée régulière aux forces paramilitaires, exacerbant les souffrances d’une population déjà éprouvée. Les tentatives de médiation, notamment celles des États-Unis, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte, n’ont jusqu’à présent abouti à rien de concret. Le général al-Burhan, chef de l’armée, se trouve dans une position délicate, tiraillé entre des factions au sein de son propre camp et un ennemi déterminé. Alors que les combats se poursuivent, la demande d’assistance américaine semble plus être un acte de désespoir qu’une stratégie réfléchie.

L’appel du général al-Burhan à Washington pourrait être interprété comme une tentative de se décharger de la responsabilité de la crise sur des acteurs extérieurs. En affirmant que « le peuple soudanais se tourne maintenant vers Washington pour la prochaine étape », al-Burhan se positionne comme un chef qui cherche des solutions à l’extérieur, plutôt qu’à l’intérieur. C’est comme un capitaine de navire qui, au lieu de réparer sa barque, appelle à l’aide des autres navires tout en naviguant vers des eaux tumultueuses.

Il est crucial de souligner que cet appel à l’intervention américaine est symptomatique d’une profonde faiblesse. En effet, le général al-Burhan, tout en remerciant les États-Unis et l’Arabie saoudite pour leurs efforts, semble ignorer que la véritable paix ne peut être imposée de l’extérieur. Son rejet de la trêve proposée par le groupe de médiation, qu’il qualifie d’« inacceptable » en raison de la présence des Émirats, illustre une méfiance envers des acteurs qui pourraient pourtant jouer un rôle clé dans la résolution du conflit. Cela rappelle l’absurdité d’un homme qui, au lieu de tendre la main à ses voisins pour construire un pont, choisit de brûler les planches de son propre quai.

L’appel du général al-Burhan à l’implication américaine peut être perçu comme une ultime tentative de sauver son propre pouvoir face à une situation chaotique. En se tournant vers Washington, il montre qu’il n’a pas confiance en sa capacité à négocier une paix durable avec ses adversaires. Ce geste désespéré révèle une absence de leadership et d’initiative pour trouver des solutions locales. En effet, la dépendance à l’égard des puissances étrangères pour résoudre des problèmes internes ne fait que souligner l’impuissance de ceux qui devraient être aux commandes. C’est comme si un chef d’orchestre, incapable de diriger son ensemble, demandait à un spectateur dans la salle de prendre la baguette.

Des analyses récentes sur le conflit soudanais montrent que les véritables enjeux résident dans des rivalités internes et des luttes de pouvoir. Les acteurs locaux doivent prendre conscience qu’aucune intervention extérieure ne pourra remplacer un dialogue constructif et sincère entre les différentes factions. Les États-Unis, bien qu’ils aient les moyens d’influer sur la situation, ne peuvent pas être la panacée. La paix durable ne peut émerger que d’un processus inclusif, où toutes les voix sont entendues. En continuant de s’en remettre à des acteurs extérieurs, le général al-Burhan risque de prolonger le cycle de violence plutôt que de l’interrompre.

L’appel du général al-Burhan à l’implication américaine est un signe de faiblesse et d’un manque de solutions internes au Soudan. Cela met en lumière l’urgence d’un véritable dialogue entre les acteurs locaux, sans dépendre des puissances étrangères. Le temps est venu pour les Soudanais de prendre leur destin en main, plutôt que de se tourner vers des solutions extérieures souvent inadaptées.

Les citoyens soudanais, ainsi que la communauté internationale, doivent prendre conscience de cette réalité. Il est essentiel de soutenir des initiatives qui favorisent le dialogue local et la réconciliation, sans se reposer sur des promesses d’interventions extérieures. Le Soudan mérite mieux qu’un sauvetage par des tiers ; il mérite une paix authentique bâtie par et pour son peuple.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Paul.
Mis en ligne : 16/12/2025

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