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La 5e journée de la Ligue 1 sénégalaise a encore offert un spectacle navrant : neuf buts en huit matchs, une seule victoire, et surtout, des scènes de violence inacceptables au stade Amadou Barry, où les supporters de Guédiawaye FC ont envahi la pelouse, forçant l’interruption du match contre la Sonacos. La rencontre a été attribuée sur tapis vert, mais le mal est fait. Ce week-end résume à lui seul le déclin d’un championnat qui, au lieu de faire rêver, accumule les tares : violence endémique, médiocrité sportive, et impuissance des instances dirigeantes. Il est temps de crier haut et fort : la Ligue 1 sénégalaise est en train de se suicider.
La violence dans les stades sénégalais n’est pas un accident, mais une habitude. Dès la 2e journée de cette saison, des affrontements entre supporters de l’US Ouakam et du Jaraaf ont déjà fait des blessés, provoquant la fermeture du stade de Ngor et l’ouverture d’une enquête par la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP). Pire, ces incidents ne se limitent pas au football : la lutte et le basket sont aussi gangrenés par des dérapages toujours plus graves, allant jusqu’à causer des morts. Pourtant, malgré les condamnations officielles et les promesses de sanctions, rien ne change. Les stades deviennent des zones de guerre, les joueurs et les entraîneurs sont pris pour cibles, et les journalistes ne sont plus en sécurité.
Neuf buts en huit matchs : voici le triste reflet d’un championnat qui a perdu toute intensité sportive. Une seule victoire, celle de l’US Gorée contre Génération Foot (2-1), ne suffit pas à masquer la pauvreté du spectacle. Les supporters, frustrés par la médiocrité du jeu, se défoulent dans la violence. Le match Sonacos-Guédiawaye FC est emblématique : au lieu de célébrer un but, on assiste à une invasion de terrain, à des jets de projectiles, et à un chaos généralisé. La LSFP condamne, ouvre des enquêtes, promet des sanctions… mais les mêmes scènes se répètent, comme si le football sénégalais était condamné à tourner en rond.
Malgré les annonces de la LSFP et de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), les mesures restent inefficaces. Les interdictions de stade, les huis clos ou les retraits de points sont rarement appliqués avec fermeté. Résultat : les fauteurs de troubles savent qu’ils peuvent agir sans crainte.
Avec une moyenne de buts aussi basse, la Ligue 1 sénégalaise ne peut rivaliser avec d’autres championnats africains. Au Maroc ou en Afrique du Sud, les matchs sont plus disputés, mieux organisés, et attirent davantage de monde. Le Sénégal, lui, recule dans les classements continentaux, malgré un potentiel énorme.
La LSFP et la FSF multiplient les campagnes de sensibilisation, mais où sont les actions concrètes ? Où est la tolérance zéro annoncée ? Les clubs s’accusent mutuellement, les supporters sont livrés à eux-mêmes, et les stades restent des passoires sécuritaires.
À force de violences et de matchs sans enjeu, la Ligue 1 perd ses sponsors, ses téléspectateurs, et sa crédibilité. Comment attirer des investisseurs ou des talents quand le championnat est synonyme de désordre ?
Au Maroc, en Algérie ou en Afrique du Sud, les fédérations ont su prendre des mesures radicales : sanctions financières lourdes, fermetures de stades prolongées, et collaboration étroite avec les forces de l’ordre. Résultat : les incidents y sont rares, et le spectacle sportif y est bien plus attractif. Le Sénégal, lui, semble incapable de s’inspirer de ces exemples.
La Ligue 1 sénégalaise mérite mieux que cette descente aux enfers. Il faut des sanctions exemplaires, une sécurité renforcée, et une vraie volonté politique pour redonner ses lettres de noblesse au football local. Sinon, le championnat continuera de s’enfoncer, et ce sont les supporters, les joueurs et tout le pays qui en paieront le prix.
Le football sénégalais est à la croisée des chemins : soit il se réveille, soit il disparaît. Le choix est entre les mains de ceux qui le dirigent. Mais une chose est sûre : si rien ne change, la violence et la médiocrité auront raison de la passion. Et ça, personne ne peut l’accepter.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mouhamed Diop.
Mis en ligne : 17/12/2025
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