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Les récentes escalades de violence au sein de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) ne sont pas le fruit du hasard, mais le reflet d’une gestion calamiteuse des tensions par les autorités. Les étudiants, en proie à une colère légitime face à des conditions de vie déplorables et à des promesses non tenues, se retrouvent une fois de plus confrontés à une réponse sécuritaire qui ne fait qu’exacerber leur désespoir. Dans ce contexte, l’intervention de Malick Gakou, censée apaiser les esprits, apparaît comme une tentative désespérée de masquer un échec institutionnel.
Depuis plusieurs jours, le campus de l’UCAD est le théâtre de heurts violents, déclenchés par des revendications sur le paiement des bourses et des conditions de vie indignes. Les autorités, conscientes de la situation explosive, ont tenté d’apporter des réponses par des versements partiels. Pourtant, ces initiatives tardives n’ont eu d’autre effet que d’attiser la frustration des étudiants, qui se sentent trahis et abandonnés. La promesse d’un dialogue, incarnée par la présence de Gakou sur le terrain, semble être une stratégie de communication plus qu’une réelle volonté de résoudre les problèmes.
L’analyse de la situation révèle une incapacité criante des autorités à anticiper et à gérer les conflits. La présence des forces de l’ordre, loin de rassurer, contribue à instaurer un climat de peur et de méfiance. Les étudiants, déjà en colère, se voient confrontés à une militarisation de leur espace de vie, un contraste saisissant avec l’idée d’un lieu d’apprentissage et de dialogue. Comme l’a souligné un étudiant lors des manifestations : « Nous ne voulons pas de répression, mais d’écoute ». Ce cri du cœur illustre bien la déconnexion entre les décideurs et la réalité vécue par les jeunes.
Les raisons de cette gestion désastreuse sont multiples. D’abord, l’absence de communication transparente entre les autorités et les étudiants a creusé un fossé de méfiance. Les promesses de soutien financier, souvent non suivies d’effets, alimentent un sentiment d’injustice. De plus, la réponse systématique par la force ne fait qu’attiser la colère, comme l’a démontré l’histoire récente des mouvements étudiants dans le monde entier, où la répression a souvent engendré des vagues de contestation encore plus fortes.
L’échec des autorités à instaurer un dialogue constructif se traduit également par leur incapacité à comprendre les enjeux sociopolitiques qui sous-tendent ces revendications. Les étudiants ne se battent pas seulement pour des bourses, mais pour un avenir qu’ils estiment compromis par l’indifférence des dirigeants. Ce décalage entre les attentes et les réponses apportées ne peut que mener à une escalade des tensions.
La gestion des tensions à l’UCAD est un échec retentissant des autorités, qui, en optant pour la répression, ont choisi de ne pas voir la réalité en face. Plutôt que de s’attaquer aux racines du problème, elles préfèrent déployer des forces de l’ordre, comme si cela pouvait étouffer la voix d’une génération en quête de justice. Ce choix, loin d’apporter des solutions, ne fait qu’exacerber la colère des étudiants, qui se sentent de plus en plus marginalisés et incompris.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon des études récentes, plus de 70 % des étudiants de l’UCAD se disent insatisfaits de leurs conditions de vie. Les bourses, souvent en retard, ne couvrent même pas les besoins fondamentaux. Dans un pays où l’éducation devrait être un pilier de développement, cette situation est inacceptable. Les autorités doivent comprendre que la colère des étudiants n’est pas un simple caprice, mais un cri de désespoir face à une réalité qu’ils vivent au quotidien.
En somme, la gestion des tensions à l’UCAD révèle un échec des autorités qui, en choisissant la répression plutôt que le dialogue, ne fait qu’accroître la colère légitime des étudiants. La militarisation du campus et l’absence de solutions concrètes témoignent d’une déconnexion alarmante entre les décideurs et la jeunesse. Il est impératif que les autorités prennent conscience de cette réalité avant qu’il ne soit trop tard. L’avenir des étudiants, et par extension celui du pays, dépend d’une écoute authentique et d’un engagement sincère à résoudre les problèmes qui les touchent.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mor Gueye.
Mis en ligne : 18/12/2025
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