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La récente intensification des relations entre le Sénégal et la Turquie, marquée par la visite du Premier ministre Ousmane Sonko et la présence de 37 chefs d’entreprise turcs à Dakar, soulève des inquiétudes quant à l’impact sur les petits et moyens entrepreneurs sénégalais. Alors que les investissements turcs dans le pays atteignent 780 millions de dollars, les exportations sénégalaises vers la Turquie demeurent faibles, créant un déséquilibre commercial qui pourrait favoriser les grandes entreprises turques au détriment des acteurs locaux.
Le Sénégal, en quête de diversification économique, cherche à attirer des investissements étrangers, notamment turcs, pour dynamiser son secteur industriel. Cependant, cette stratégie pose la question de la compétitivité des PME sénégalaises face à des entreprises turques souvent mieux capitalisées et plus expérimentées. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop, évoque la nécessité de structurer le partenariat avec la Turquie, notamment à travers la création d’un cadre juridique et d’une zone industrielle dédiée aux entreprises turques, ce qui pourrait renforcer leur présence sur le marché sénégalais.
La dynamique actuelle de coopération entre le Sénégal et la Turquie pourrait avoir des répercussions significatives sur le tissu économique local. Les PME sénégalaises, qui constituent l’épine dorsale de l’économie nationale, risquent d’être écrasées par la concurrence des géants turcs. Avec environ quatre millions de PME en Turquie, comme le souligne le ministre Diop, le potentiel d’exportation et d’investissement des entreprises turques est immense. Cette situation pourrait créer un désavantage compétitif pour les petites entreprises sénégalaises qui peinent déjà à accéder aux marchés internationaux.
Les initiatives visant à attirer les investissements turcs, telles que la mise en place de zones industrielles, pourraient paradoxalement renforcer la domination des entreprises étrangères sur le marché local. Les PME sénégalaises, souvent moins capitalisées et manquant d’accès aux technologies avancées, pourraient ne pas être en mesure de rivaliser. De plus, le projet d’imposer un pourcentage de participation locale dans les investissements, bien qu’ambitieux, pourrait ne pas suffire à garantir la pérennité des entreprises sénégalaises face à des acteurs turcs disposant de ressources financières et humaines supérieures.
Les petites et moyennes entreprises sénégalaises pourraient se retrouver dans une position vulnérable face à la montée en puissance des entreprises turques. La création d’une zone industrielle dédiée aux entreprises turques, bien qu’elle vise à catalyser les synergies, pourrait également favoriser l’importation de produits turcs, réduisant ainsi les opportunités pour les producteurs locaux. Le déséquilibre commercial actuel, avec des exportations sénégalaises vers la Turquie en berne, illustre déjà cette tendance inquiétante.
Des études montrent que les PME représentent une part significative de l’emploi au Sénégal, mais leur capacité à croître et à innover est souvent entravée par le manque de financement et d’infrastructures. En comparaison, les entreprises turques, soutenues par un écosystème entrepreneurial dynamique, peuvent rapidement s’adapter et dominer le marché. Les PME sénégalaises, qui ont besoin de soutien pour se développer, pourraient voir leurs chances d’épanouissement réduites dans un environnement où la concurrence est dominée par des acteurs étrangers.
Les relations renforcées entre le Sénégal et la Turquie, bien qu’elles soient portées par des intentions de développement économique, pourraient avoir des conséquences néfastes pour les petits et moyens entrepreneurs sénégalais. Le déséquilibre commercial déjà présent, associé à la concurrence accrue des entreprises turques, soulève des interrogations sur la viabilité à long terme des PME locales. Il est crucial de surveiller cette dynamique afin d’éviter que les acteurs économiques nationaux ne soient marginalisés dans leur propre marché.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Ba.
Mis en ligne : 25/12/2026
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